• Voyage en République démocratique allemande, 1970 – (suite 4)

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    MDR-blog-20170131-Guy_de_Bosschere Le groupe d’une dizaine de personnes s’est constitué dans l’entrée. Je sus par la suite que la plupart se connaissaient, vieux routiers des relations avec le bloc soviétique : André Fougeron, peintre de la réalité sociale, professeur à l’École des Arts Décoratifs, Guy de Bosschère, un poète et essayiste, spécialiste des relations est-ouest, une journaliste dont je ne me souviens plus le nom, James Pichette…, tous en vue à cette époque. Quelques jeunes manifestaient un scepticisme contrastant avec la superbe de leurs aînés ; nous n’étions pas loin de mai 68.  Pour ma part,  je planais, incapable de décrypter quoi que ce soit dans cet improbable compagnonnage que je devais à une modeste participation en tant que professeur de dessin aux activités d’une MJC de quartier.
    On nous emmena dans un restaurant qui surplombait Dresde. Rendez-vous huppé de la bourgeoisie d’avant la guerre, on nous fit comprendre avec discrétion, mais non sans  une certaine fatuité qu’il était réservé à l’élite de la ville. À nos yeux d’occidentaux, il avait plutôt des allures de cantine d’entreprise. Un Autrichien issu de la diplomatie, personnage ambigu, se chargeait à demi-mot de nous guider dans la lecture des apparences. Avec le recul, je me demande si cet homme ne comptait pas un peu sur nous pour fuir vers l’ouest.
    (à suivre)

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  • Voyage en République démocratique allemande, 1970 (suite 3)

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    MDR-blog-20170124-A_la_claire_fontaineComment était-ce possible ?
    Il y a longtemps que je t’aime, jamais je ne t’oublierai…
    Couplet après couplet, la chanson délivrait sa poésie.
    Chante, rossignol chante, toi qui as le cœur gai…
    Comme j’étais loin de l’image teutonne et soviétique, véhiculée par les défilés militaires à la gloire du marxisme léniniste ! Les enfants ne se doutaient pas que derrière eux, une oreille française vibrait à cette réconciliation franco-allemande. Honteuse de ne pas me souvenir des paroles,  j’ai préféré  ne pas me découvrir…
    Le train s’arrêta au terminus et je cherchai du regard les responsables censés m’attendre pour me conduire à l’hôtel. Personne sur le quai, personne dans la gare ! Qu’à cela ne tienne. J’ai présenté l’adresse sur un bout de papier à un taxi qui m’a déposée devant la porte. Comme je posai le pied dans le vestibule, une jeune femme s’est jetée sur moi et d’une voix oppressée m’a lancé dans un français parfait :
    – On vous cherchait partout ! D’où venez-vous ?
    Ma réponse la sidéra.
    – Votre passeport était déposé à une autre frontière !
    Je lui racontais l’attente interminable sous les miradors et la poursuite du train. Elle courut derrière le comptoir et se saisit fébrilement du téléphone. Une conversation rapide s’ensuivit. Questions. Exclamations. Elle semblait parler à un supérieur. Elle s’apaisa enfin, et se dirigeant vers moi :
    – Les autres congressistes sont arrivés,  je vous conduis à votre chambre.
    Une chambre des plus sommaires, un petit  lit dans un coin, des murs nus.
    – On se retrouve en bas dans une demi-heure.
    (à suivre)

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  • Voyage en République démocratique allemande, 1970 (suite 2)

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    MDR-blog-20170117Au petit matin, changement à Karlmarxstaad dans une gare évoquant l’après-guerre de mon enfance : entrepôts délabrés, bâtiments en ciment noirci, peinture écaillée. Cette  usure semblait hors du temps, comme stabilisée par un fonctionnement à la fois pragmatique et efficace. Je suis montée accompagnée d’une nuée de travailleurs dans un tortillard en direction de Dresde.  Personne dans la voiture ne remarquait ma présence. J’étais pourtant vêtue à la manière occidentale de l’époque, vareuse à gros boutons et pantalon pattes d’éléphant. Fatigue matinale ou volonté de ne rien voir ? Une zone industrielle a défilé devant ma fenêtre, antédiluvienne, la fumée sortait de hautes cheminées noires de suie, les usines en briques désagrégées et ferrailles rouillées fonctionnaient comme par une routine déconnectée du temps.
    Quatre ou cinq enfants sont montés un peu plus tard. Une dizaine d’années. Heureux de se retrouver, ils partaient pour l’école dans un pépiement d’oiseaux. C’est alors que je remarquai la décontraction des travailleurs installés sur leurs banquettes datant de Mathusalem. Plaisanteries, salutations tranquilles, bien différentes de la morosité de nos trains de banlieue. Les enfants gazouillaient dans des rires.  Il me fallut quelques secondes pour réaliser qu’ils chantaient en français :
    À la claire fontaine, m’en allant promener, j’ai trouvé l’eau si belle que je m’y suis baigné…
    Comment était-ce possible ?
    Il y a longtemps que je t’aime, jamais je ne t’oublierai…
    (à suivre)

    [/et_pb_text][/et_pb_column][/et_pb_row][/et_pb_section]


  • Voyage en République démocratique allemande, 1970 (suite)

    [et_pb_section admin_label= »section » transparent_background= »off » background_color= »#ffffff » allow_player_pause= »off » inner_shadow= »off » parallax= »off » parallax_method= »off » padding_mobile= »off » make_fullwidth= »off » use_custom_width= »off » width_unit= »on » make_equal= »off » use_custom_gutter= »off » custom_padding= »0px||0px| » custom_padding_phone= »0px|0px|0px|0px » custom_padding_last_edited= »on|phone »][et_pb_row admin_label= »row » make_fullwidth= »on » use_custom_width= »off » width_unit= »on » use_custom_gutter= »on » padding_mobile= »off » allow_player_pause= »off » parallax= »off » parallax_method= »off » make_equal= »off » parallax_1= »off » parallax_method_1= »off » column_padding_mobile= »on » custom_padding= »0px|0px|0px|0px » custom_margin= »|0px||0px » gutter_width= »1″][et_pb_column type= »4_4″][et_pb_text admin_label= »Texte » background_layout= »light » text_orientation= »left » use_border_color= »off » border_color= »#ffffff » border_style= »solid » text_line_height= »1.6em » custom_margin= »15px|0px|0px|0px » custom_padding= »0px||0px| »]

    mdr-blog-20170110A la demande de Laure…
    Résumé : Invitée à l’âge de 30 ans par le gouvernement à participer à un voyage culturel, je m’apprête à partir de Genève pour Dresde.
    Je fis tout naturellement appel au service des voyages du CERN, le Centre Européen de Recherche Nucléaire où avait travaillé Gilles. On y poussa des hauts cris ! On pouvait me fournir un vol d’avion pour Munich et c’était tout. De là, un train à destination de Lübeck franchissait le rideau de fer. On me donna son heure de départ comme s’il s’agissait d’un convoi pour l’enfer.
    Je fis le pari d’acheter mon billet à la gare de Munich. C’est ainsi que sans parler un mot d’allemand, je passai de l’aéroport à la gare et munie d’un ticket tout ce qu’il y a de plus banal,  je montai dans le train de nuit à destination de Lübeck, avec changement à Karlmarxstad pour Dresde.
    Très vite seule dans mon compartiment, je me suis allongée sur la banquette et je me suis endormie. Réveillée par l’arrêt du train, j’entendis marcher et parler le long des voies. Comme je levai le rideau,  je vis des miradors éclairer un quai désert recouvert d’une mince couche de neige. La lumière des projecteurs se perdait dans des flocons clairsemés.
    C’est alors qu’une femme épaisse, sanglée dans un uniforme vert apparut dans l’encadrement de la porte de mon compartiment. Douane ou police ? Je lui tendis mon passeport (lequel était frappé de visas US… et on n’était pas loin de la guerre froide). Elle me posa des questions auxquelles je ne pus répondre faute de comprendre l’allemand. Elle prit mon passeport et s’éclipsa. Elle revint un grand quart d’heure plus tard accompagnée d’un collègue à casquette et galons qui m’interrogea longuement, sans plus de succès. J’étais sereine,  confiante dans les démarches de la MJC. Après un jeu d’allers et retours, on me rendit mon passeport. Aujourd’hui, je frémis à la pensée que j’aurai pu ne pas le récupérer ! Après plus d’une demi-heure d’arrêt sous la lumière blafarde des miradors, le train s’ébranla dans un bruit de boggies et je me suis rendormie, inconsciente du caractère exceptionnel de ma situation.
    (à suivre)

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  • Retour sur septembre, la foire de Crête (suite et fin)

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    mdr-blog-20170103Retour sur septembre, la foire de Crête (suite et fin)
    Nous nous sommes tous retrouvés dans le jardin de Marie. Nous étions une vingtaine réunis dans cette cour arborée qui évoque un décor de théâtre à l’italienne, avec sa fontaine et la chanson de l’eau, les balcons successifs qui montent jusqu’au toit, la tour de guet et la véranda fleurie dont les vitrages reflètent les arbres et le ciel. Chacun a sorti de sa besace, qui des beignets de pomme de terre, qui des saucisses, qui de la viande séchée, qui du vin de Savoie, qui des boules de pain au levain. Ce fut un repas convivial où se propagèrent les nouvelles qu’on n’avait pas pu partager au Café des Marronniers. On se retrouvait avec une sérénité qui tenait beaucoup à une complicité savoyarde et à la qualité des saveurs.
    Cédant à l’inconnu, nous avions acheté une « tomme crayeuse », enrobée de poudre blanche et plus molle que la tomme classique. Un peu inquiets du fumet qu’elle dégageait,  nous avions prévu les saucisses en rechange. A tort ! Elle eut beaucoup de succès.
    Nous nous sommes quittés en prenant rendez-vous pour l’année suivante. Gilles et moi  sommes allés récupérer la voiture dans le jardin de nos amis, lesquels avaient également sacrifié à la tradition et fait leur tour de foire. Nous avons échangé nos impressions et nous leur avons laissé des saucisses de Morzine. Ils en avaient certainement fait ample provision pour l’hiver, mais ils eurent la gentillesse de ne pas sembler le remarquer. Les meilleures choses ayant une fin, il nous a bien fallu rentrer et affronter la traversée de Genève.
    La taille imposante de la tomme nous permit d’en rapporter au pied du Jura. Son bouquet s’était encore épanoui dans le coffre de la voiture. Et c’est dans nos petits souliers que le lendemain, invités à l’apéritif chez nos voisins  nous leur en avons offert un morceau conséquent. Avec la même stupéfaction, nous avons vu ces rejetons de paysans s’extasier, l’engloutir en moins de temps qu’il ne faut pour le dire et se pourlécher les babines à grand renfort d’exclamations.
    À chacun sa petite madeleine de Proust !
    Fin

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  • Retour sur septembre, la foire de Crête (suite 3)

    [et_pb_section admin_label= »section » transparent_background= »off » background_color= »#ffffff » allow_player_pause= »off » inner_shadow= »off » parallax= »off » parallax_method= »off » padding_mobile= »off » make_fullwidth= »off » use_custom_width= »off » width_unit= »on » make_equal= »off » use_custom_gutter= »off » custom_padding= »0px||0px| » custom_padding_phone= »0px|0px|0px|0px » custom_padding_last_edited= »on|phone »][et_pb_row admin_label= »row » make_fullwidth= »on » use_custom_width= »off » width_unit= »on » use_custom_gutter= »on » padding_mobile= »off » allow_player_pause= »off » parallax= »off » parallax_method= »off » make_equal= »off » parallax_1= »off » parallax_method_1= »off » column_padding_mobile= »on » custom_padding= »0px|0px|0px|0px » custom_margin= »|0px||0px » gutter_width= »1″][et_pb_column type= »4_4″][et_pb_text admin_label= »Texte » background_layout= »light » text_orientation= »left » use_border_color= »off » border_color= »#ffffff » border_style= »solid » text_line_height= »1.6em » custom_margin= »15px|0px|0px|0px » custom_padding= »0px||0px| »]

    mdr-blog-20161227Sous une tente abritée du soleil, à deux pas des volailles et des cochons, plusieurs dizaines de paysans, casquettes sur la tête discutaient de leurs productions, des prix, des soucis communs, des bonnes histoires de l’été, avec passion mais sans effusions. Visages longs ou ronds, sérieux ou rieurs, nez et bouches aux formes marquées, corps râblés ou longilignes, droits ou voutés, ils échappaient avec truculence à l’uniformisation citadine.
    A cette heure, les manèges ne fonctionnaient pas encore. Les structures restaient suspendues dans le ciel comme de gigantesques répliques de ces robots intergalactiques qui inondent les rayons des jouets. Elles avaient aussi des points communs avec les énormes machines agricoles hérissées de bras et pourvues de cabines transparentes autour desquels tournaient de jeunes agriculteurs sérieux et attentifs. Le contraste de ces machines ultra modernes avec les poules caquetantes et les cochons avachis avait quelque chose de surréaliste.
    C’est en revenant vers la ville que nous avons pris conscience de la fragilité d’un monde paysan autrefois assuré de la puissance de ses racines, aujourd’hui soumis à la mondialisation. Était-ce par une volonté des organisateurs de la foire, les stands périphériques proposaient davantage de produits asiatiques manufacturés. Beaucoup étaient tenus par des Pakistanais. Encore plus loin, les étalages de nourriture et les odeurs d’épices orientales n’avaient plus grand-chose de commun avec les produits de nos montagnes. Ils débordaient de loukoums et de beignets. S’y pressaient des femmes corpulentes et voilées, des enfants frisés et joueurs, des jeunes femmes aux yeux charbonneux et des jeunes gens bruns et musclés.
    (à suivre)

    [/et_pb_text][/et_pb_column][/et_pb_row][/et_pb_section]


  • Retour sur septembre, la foire de Crête (suite 2)

    [et_pb_section admin_label= »section » transparent_background= »off » background_color= »#ffffff » allow_player_pause= »off » inner_shadow= »off » parallax= »off » parallax_method= »off » padding_mobile= »off » make_fullwidth= »off » use_custom_width= »off » width_unit= »on » make_equal= »off » use_custom_gutter= »off » custom_padding= »0px||0px| » custom_padding_phone= »0px|0px|0px|0px » custom_padding_last_edited= »on|phone »][et_pb_row admin_label= »row » make_fullwidth= »on » use_custom_width= »off » width_unit= »on » use_custom_gutter= »on » padding_mobile= »off » allow_player_pause= »off » parallax= »off » parallax_method= »off » make_equal= »off » parallax_1= »off » parallax_method_1= »off » column_padding_mobile= »on » custom_padding= »0px|0px|0px|0px » custom_margin= »|0px||0px » gutter_width= »1″][et_pb_column type= »4_4″][et_pb_text admin_label= »Texte » background_layout= »light » text_orientation= »left » use_border_color= »off » border_color= »#ffffff » border_style= »solid » text_line_height= »1.6em » custom_margin= »15px|0px|0px|0px » custom_padding= »0px||0px| »]

    mdr-blog-20161220Nous avons obéi à la tradition qui veut qu’on se disperse pour déambuler dans la foire en toute indépendance. Nous nous sommes donc laissé couler dans le flot. Sous les tentes colorées ou à même le sol sur des tréteaux s’étalaient des objets hétéroclites le plus souvent destinés aux paysans de la montagne. Difficile de deviner l’usage de certains ustensiles, de certaines machines !  Leur point commun ? Une solidité à toute épreuve, pas de chichis, pas de plastique, mais du bois et de l’acier pour les couteaux, de la corde de chanvre, du fer galvanisé haute qualité, tout à l’avenant. Les marchands ne faisaient pas l’article, ils n’en avaient pas besoin. Le produit parlait pour eux. Nous en avons profité pour acquérir deux couteaux de cuisine, les nôtres, vieux de cinquante ans avaient tendance à branler du manche.
    Entre les stands d’outils, les quincailleries et les selleries, des queues se formaient autour des produits fermiers. Nous nous sommes arrêtés devant des saucisses sèches provenant de Morzine. Pour un prix  modique, nous en avons acheté un assortiment : aux noix, au thym, fumées, nature… En prime, une belle jeune femme nous offrit des « grelots », petites saucisses en chapelet, en s’exclamant :
    – … Et ce n’est pas de la gnognote !
    Nous avons continué notre errance. Nous sommes passés devant les cages à poules. Poules à houppettes, grosses boules de plumes ou naines, à cous nus, plumes aux pattes. Pas si chères que ça ! Chacun peut s’en offrir.
    – On dit qu’elles font office aujourd’hui d’animaux de compagnie dans les appartements, commenta Gilles.
    Je me souvenais des poules du fond du jardin de mon enfance. On ne crachait pas sur leurs œufs, mais on se gardait bien d’entrer dans le poulailler qui empestait.
    Des porcelets tétaient goulûment leur mère. Il me sembla en voir davantage que de tétines. Je cherchai à les compter, mais ils se bousculaient trop. La mère s’était assoupie.
    (à suivre)

    [/et_pb_text][/et_pb_column][/et_pb_row][/et_pb_section]


  • Retour sur septembre, la foire de Crête

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    mdr-blog-20121213Vous voulez acheter une vache ? Il vous la faut de caractère paisible, mamelles volumineuses et abondamment veinées,  ses pis ne doivent surtout pas traîner par terre. Ne pas négliger leur forme afin qu’ils soient adaptés à votre machine à traire.
    Vous apprendrez ces finesses à la foire de Crête. Notre amie Marie nous avait invités à participer à ce cérémonial. Depuis mon enfance, j’ai entendu parler de la foire « sur » Crète, devenue au fil du temps la foire « de » Crète, foire millénaire sur les hauteurs de Thonon. Elle draine l’arrière-pays savoyard, les vallées de Morzine et d’Abondance.
    La foire a lieu le premier week-end de septembre, et chaque année par tradition Marie va s’y plonger avec des amis, et chaque année ils se retrouvent ensuite dans son jardin pour en déguster les produits.  Nous avions été invités à nous joindre à ces Savoyards pur jus. Il y avait lieu d’en être flattés.
    Marie nous avait prévenus qu’il était impossible de se garer en ville tant la foire attirait de chalands. Des amis nous ont prêté leur jardin et c’est donc à pied que nous sommes allés retrouver par la passerelle au dessus de la gare  la petite bande réunie comme chaque année sur la terrasse des Trois Marronniers. Nous étions en retard mais ils n’étaient pas encore partis. Sous un soleil de plomb, le cercle s’est élargi, les têtes fragiles sous les parasols, les autres protégés par leurs lunettes. Ce fut des revoyures à n’en plus finir. On se saluait, on demandait des nouvelles de tous et de chacun. La foire unissait ce petit monde dans la bonne humeur. L’un d’eux, Valère Novarina, dramaturge reconnu, spécialiste des vocabulaires locaux, visage soucieux sous un large chapeau semblait déjà à sa table de travail.
    (à suivre)

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  • La régate des vieux gréements (suite et fin)

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    mdr-regate-blog-20161206Le vent de côté était favorable à un départ tranquille, sans changement de bord devant la ligne.
    De catégorie en catégorie, on vit s’élancer les plus grands voiliers. Les équipages assis côte à côte, jambes pendantes à l’extérieur pour faire contrepoids comme des hirondelles sur leur fil. Il est vrai que le vent avait forci et que nous commencions à balancer sérieusement. Les bateaux ressemblaient maintenant à de grands fauves se ruant vers le large dans des gerbes d’embruns qui brillaient au soleil. Quand nous avons quitté le golfe, notre vedette s’est cabrée et nous avons essuyé un paquet de mer qui nous fit refluer, trempés vers l’arrière.
    — Évitez de charger l’avant, nous conseilla le guide
    Il nous montra la bouée du large que les premiers avaient déjà contournée et nous donna encore quelques leçons de stratégie, un voilier ayant essayé de déventer celui qui le précédait. Nous serions restés des heures à regarder, à l’écouter, à méditer devant les éléments, mais sans prévenir la vedette fit demi-tour. Il était temps de rentrer, le départ avait tardé, elle était attendue pour ses navettes habituelles. Le guide, de cette voix de navigateur un peu traînante, s’excusa du calme de la course.
    — J’espère que cette ballade vous aura fait plaisir et que nous nous reverrons l’année prochaine.
    Aux réactions de l’entourage, nous avons compris que la plupart des passagers avaient quelques liens avec la régate, certains y avaient autrefois participé et ce pèlerinage leur tenait à cœur. Ils seraient au rendez-vous !
    La vedette nous a lâchés sur le quai de Saint-Tropez. Quand nous avons retraversé la baie vers Port Grimaud les voiliers n’étaient plus que des petites virgules au large. Nous avons trouvé un restaurant de plage et c’est au soleil que nous avons déjeuné en oubliant le temps moins clément de Paris.
    Merci à toi Philippe pour cette belle journée !
    Fin

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  • La régate des vieux gréements (suite 1)

    mdr-regate-blog-20161130Des grappes de costauds tiraient sur les drisses. Chaque équipage avait sa couleur, vert émeraude, bleu outremer, rouge vermillon, couleurs qui mettaient en valeur leur cohésion.
    Notre vedette s’approcha encore des bateaux. C’était merveille de voir les coques fendre l’eau. Tout autour les voiles tendues glissaient dans le ciel comme une nuée de gigantesques papillons.
    Nous avons longé un des plus grands. Une trentaine de malabars se recueillaient en silence, le regard dans le vide après avoir serré les toiles, lové les drisses, préparé les écoutes. L’un d’eux, peut-être plus costaud, en tout cas plus barbu sembla sortir de sa méditation, ses yeux se fixèrent sur nous. Il se leva avec la lenteur caractéristique des marins, et dressé sur ses jambes, insensible au mouvement du bateau, on l’entendit crier :
    – Maman !
    Juste devant moi, à l’avant de la vedette, une petite dame brune frisée, des lunettes rondes sur le nez, souriait. On leur fit une ovation.
    Le jeune guide en profita pour lancer un hommage au pilote qui savait si bien approcher des voiliers sans les gêner. Ils se connaissaient tous. C’était la fête !
    – Le départ va être donné dans un quart d’heure. Le vent a forci, nous annonça-t-il.
    Le temps d’évoquer les subtilités techniques concernant la ligne de départ et les tactiques pour la franchir, le signal avait été donné et plusieurs bateaux trop pressés avaient dû faire demi-tour.