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Hier, jeudi, Je suis allée au yoga. Le cours de Michelle (photo !) une américaine, ancienne danseuse de Brodway est ouvert à tous, quelque soit son âge.
Depuis le printemps dernier, deux femmes m’intriguent, deux sœurs, petites et minces, visages ridés, dont l’ancienne beauté se lit encore dans de superbes yeux bleu clair. L’une d’elle se plaint régulièrement d’une santé défaillante. Absente durant quelques séances, sa sœur l’avait dite immobilisée chez elle sans désir de vivre. Nous avons été contents de la voir revenir, soucieuse mais le sourire aux lèvres. C’est véritablement merveille de les voir complices et aussi souples. Elles tiennent sur un pied dans la posture de l’arbre, font la chandelle mieux que les jeunes filles présentes, campées sur leurs épaules, les jambes en l’air. Je pensais qu’elles avaient abusé du soleil, ce qui avait prématurément flétri leur peau.
Mais hier, dans le vestiaire, observant ses bras marqués par la vieillesse, j’ai osé demander son âge à l’une d’elle
– Quatre-vingt-quatre ans.
Elle s’est excusée :
– Nous avons toujours été souples.
– Vous avez fait beaucoup de sport ?
– Non, non, seulement un peu de ski.
Nous ne sommes pas égaux devant la vieillesse !
(La suite du voyage en RDA, la semaine prochaine…)
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Dominant l’Elbe, la vue sur Dresde était superbe. J’aurais dû apprécier sa courageuse reconstruction, mais je détournais le regard d’une ville qui se remettait tant bien que mal de son saccage par les bombes au phosphore des Alliés à la fin de la guerre. Barres alignées sans charme, places trop étendues et désertes. Quelques palais baroques, en partie restaurés témoignaient tragiquement de son ancienne beauté.
Le groupe d’une dizaine de personnes s’est constitué dans l’entrée. Je sus par la suite que la plupart se connaissaient, vieux routiers des relations avec le bloc soviétique : André Fougeron, peintre de la réalité sociale, professeur à l’École des Arts Décoratifs, Guy de Bosschère, un poète et essayiste, spécialiste des relations est-ouest, une journaliste dont je ne me souviens plus le nom, James Pichette…, tous en vue à cette époque. Quelques jeunes manifestaient un scepticisme contrastant avec la superbe de leurs aînés ; nous n’étions pas loin de mai 68. Pour ma part, je planais, incapable de décrypter quoi que ce soit dans cet improbable compagnonnage que je devais à une modeste participation en tant que professeur de dessin aux activités d’une MJC de quartier.
Comment était-ce possible ?
Au petit matin, changement à Karlmarxstaad dans une gare évoquant l’après-guerre de mon enfance : entrepôts délabrés, bâtiments en ciment noirci, peinture écaillée. Cette usure semblait hors du temps, comme stabilisée par un fonctionnement à la fois pragmatique et efficace. Je suis montée accompagnée d’une nuée de travailleurs dans un tortillard en direction de Dresde. Personne dans la voiture ne remarquait ma présence. J’étais pourtant vêtue à la manière occidentale de l’époque, vareuse à gros boutons et pantalon pattes d’éléphant. Fatigue matinale ou volonté de ne rien voir ? Une zone industrielle a défilé devant ma fenêtre, antédiluvienne, la fumée sortait de hautes cheminées noires de suie, les usines en briques désagrégées et ferrailles rouillées fonctionnaient comme par une routine déconnectée du temps.
A la demande de Laure…
Retour sur septembre, la foire de Crête (suite et fin)
Sous une tente abritée du soleil, à deux pas des volailles et des cochons, plusieurs dizaines de paysans, casquettes sur la tête discutaient de leurs productions, des prix, des soucis communs, des bonnes histoires de l’été, avec passion mais sans effusions. Visages longs ou ronds, sérieux ou rieurs, nez et bouches aux formes marquées, corps râblés ou longilignes, droits ou voutés, ils échappaient avec truculence à l’uniformisation citadine.
Nous avons obéi à la tradition qui veut qu’on se disperse pour déambuler dans la foire en toute indépendance. Nous nous sommes donc laissé couler dans le flot. Sous les tentes colorées ou à même le sol sur des tréteaux s’étalaient des objets hétéroclites le plus souvent destinés aux paysans de la montagne. Difficile de deviner l’usage de certains ustensiles, de certaines machines ! Leur point commun ? Une solidité à toute épreuve, pas de chichis, pas de plastique, mais du bois et de l’acier pour les couteaux, de la corde de chanvre, du fer galvanisé haute qualité, tout à l’avenant. Les marchands ne faisaient pas l’article, ils n’en avaient pas besoin. Le produit parlait pour eux. Nous en avons profité pour acquérir deux couteaux de cuisine, les nôtres, vieux de cinquante ans avaient tendance à branler du manche.
Vous voulez acheter une vache ? Il vous la faut de caractère paisible, mamelles volumineuses et abondamment veinées, ses pis ne doivent surtout pas traîner par terre. Ne pas négliger leur forme afin qu’ils soient adaptés à votre machine à traire.