• Feuilleton de l’été (suite). Le fils du roi et les télécommandes (5)

    Résumé : Le fils du roi se retrouve en enfer.

    télécommande 2Stupéfié, le cœur bondissant dans la poitrine, il bredouilla une réponse qui se fondit dans le vacarme.

    — Comment t’appelles-tu ? hurla-t-elle à nouveau.

    Saisi par l’urgence de ne pas perdre une chance qui ne se renouvellerait pas de sitôt, il hurla à son tour comme les trompettes accueillant un hôte depuis les murailles du palais.

    — Lancelot !

    — Enzo ?

    — Non, Lan-ce-lot !

    Et il ajouta dans la crainte de voir la jeune fille s’évanouir comme un rêve dans cet univers démoniaque :

    — Et vous, qui êtes-vous ?

    Le vacarme couvrit ses paroles. D’un pas décidé, elle l’entraîna sans dommage vers le centre de la tente et commença à se trémousser au rythme de la foule et des tambours. Son corps ondulait, ses tresses se balançaient de droite et de gauche, ses pieds frappaient le sol avec un allant qui évoquait les danses dans les campagnes. Une paysanne ? Comment pourrait-il convaincre son père de l’épouser ?

    Il en était là de ses réflexions lorsque le personnage au justaucorps s’approcha et lui fit signe de le suivre. Son sang ne fit qu’un tour. Comment un être démoniaque pouvait-il donner des ordres à un prince dont les ancêtres avaient participé aux saintes croisades ? Il l’envoya valdinguer sur le sol et se proposait de l’achever d’un coup de dague lorsqu’il fut bousculé par la foule qui se précipitait de tous côtés, prenant parti pour l’un ou pour l’autre. Ce fut bientôt une bagarre généralisée où il devenait difficile de discerner les gesticulations des combattants de celles des danseurs.

    La jeune fille le tira par la manche malgré ses protestations. Elle le poussa vers la sortie et ils se retrouvèrent assis côte à côte sous les étoiles.

    — Tu n’es pas fou, Lancelot ? C’était un agent de sécurité. Il faut partir. Viens chez moi, mes parents ne sont pas là, ils sont à New York. On prend ta voiture ?

    (à suivre)

     


  • Le Jardin de Tougin, juillet 2017

    Le jardin de TouginSur ma chaise longue, je regarde le parasol tourner comme un moulin à vent, le lampion solaire danser dans le soleil. Un papillon blanc virevolte d’un buisson à un autre.  Le jardin frémit sous la bise. Quelques nuages blancs défilent sur les crêtes du Jura.

    Et je repense à Paris. Quelques jours avant notre départ, dans l’autobus qui mène aux Grands boulevards une fille m’avait intriguée, Elle se tenait debout, impassible, revêtue d’une tunique brodée de diamants, ultra courte, ras du pubis, décolletée jusqu’à l’aréole des tétons. Très grande, surélevée d’une vingtaine de centimètres par des talons et des chaussures endiamantées. Ses jambes interminables, ses épaules et son cou semblaient surgir de cette gangue lumineuse comme d’un coquillage. Il me fallut lever la tête pour apercevoir des yeux peints comme un tableau, de faux cils de trois centimètres. Une vingtaine d’années, si tant est qu’on ait pu donner un âge à cette jeune noire, indifférente, comme isolée du monde,  Un petit garçon la regardait des pieds à la tête, fasciné.

    Dans sa tenue de prostituée nocturne, elle semblait tellement incongrue parmi les quelques usagers de ce début d’après-midi que j’entendis à peine la question :

    – Maman, ça va ?

    La petite voix, enfantine et cristalline sortait de ce grand corps somptueux, de cette bouche écarlate et s’adressait à une femme assise un peu plus loin. La mère paraissait sortie de Notre-Dame des Victoires, l’église des Antillais de Paris, vêtements classiques, petite et un peu épaisse, un visage tranquille et sérieux. Je n’eus guère le loisir d’en savoir davantage car je descendis à la station suivante.

    L’anecdote me trottait dans la tête depuis mon départ de Paris. Qu’est-ce qui avait bien pu amener cette jeune fille à se prostituer ? J’imaginais des questions, des réponses de toutes sortes, cruelles ou indulgentes. Besoin d’argent ? Rapport trouble mère et fille ? C’est seulement aujourd’hui dans mon jardin de Tougin que je pense avoir découvert la vérité, avec le constat qu’on projette souvent ses propres fantasmes sur des situations insolites.

    La jeune fille s’était plus que probablement préparée pour un défilé de samba, danse ou manifestation de ce genre. Les fleurs et les papillons avaient répondu à mes questions.

     


  • dans le métro, juin 2017 (suite et fin)

    Métro 2 juil 17L’homme réagit enfin, il balbutia :

    – Le métro est à tout le monde !

    – Il y a de la place. Je vous ai parlé poliment, madame a été polie.

    L’homme se mura de nouveau dans son silence et ne poussa pas son bras .

    – Puisque c’est comme ça,  je vais vous casser la figure…,  dit le jeune homme sur un ton tranquille qui ne laissait aucun doute sur ses intentions.

    Les usagers du métro commençaient à s’intéresser à nous. On sentait qu’ils ne verraient pas véritablement d’inconvénient à assister à une remise en place du goujat. Pour ma part, je ne désirais guère servir de prétexte à un pugilat. Mon imagination voyait déjà une scène de bagarre du genre d’Alamo, le western que j’avais regardé la veille à la télévision.

    Il n’en fut rien, le personnage descendit à la station Concorde. Et tous de nous sourire. J’ai demandé à mon chevalier servant :

    – Vous lui auriez vraiment cassé la figure ?

    Il me répondit :

    – Je savais qu’il fuirait. Seul un lâche peut s’attaquer à une femme …

    Il hésita une seconde et je complétai : « de mon âge… ». Il approuva d’un sourire, comme si je n’étais pas si vieille que ça. Il ajoutait le tact à la bravoure. J’en fus émue.

    Nous avons démarré une petite conversation concernant les lignes de métro plus ou moins bondées. Le dialogue devint général et cette bonne humeur, bien parisienne quoiqu’en disent les grincheux, unissait avec plaisir les passagers de la 8. Comme par une ultime complicité, nous sommes descendus tous les deux à la station Richelieu-Drouot. J’ai encore la sensation de sa main ferme et bienveillante lorsque nous nous sommes dit adieu. Il était décidément très beau !


  • Dans le métro, juin 2017

    Dans le métro, juin 2017,jpgIl faisait chaud, très chaud. J’ai attendu de voir s’arrêter une rame moins encombrée que les autres. J’ai pu m’asseoir sur un strapontin à l’arrière des quatre places. Un homme s’est positionné debout contre moi à l’entrée des banquettes. Le wagon étant loin d’être plein, j’ai levé les yeux et reconnu l’individu qui s’était installé à la Motte-Piquet dans un siège cuvette avec des mines de propriétaire et m’avait jeté un regard peu engageant. La petite cinquantaine, grand, blond, un peu gras, vêtu d’un short et d’une chemisette ample.

     Je n’y pensais plus lorsqu’à la station École Militaire, j’ai senti des poils sur ma joue. Son coude et son bras me frôlaient le visage. J’ai d’abord essayé sans succès de saisir son regard pour lui faire savoir qu’il me gênait, puis je lui ai demandé poliment de se pousser un peu. Comme il faisait mine de ne rien entendre, j’ai poussé son coude du bout de l’index, avec pour seul effet de le sentir se presser davantage contre ma joue. Fatiguée par une journée de travail, j’hésitais à changer de place lorsqu’à ma droite j’ai entendu une voix :

    – Ce monsieur est avec vous ?

    Sur l’autre strapontin, un jeune homme s’était tourné vers moi. Vingt-cinq ans environ, blond cendré, beau, svelte, pas très grand mais robuste. Comme je lui répondais négativement, il leva la tête et  haussa le ton :

    – Monsieur ! Madame vous a demandé de retirer votre coude !

    L’homme ne bougea pas d’un cil et son bras devint plus insistant. Ne voulant pas d’esclandre, j’allais me lever lorsque le jeune homme me proposa d’échanger nos places. J’acceptais avec reconnaissance. À peine assis, il s’adressa au malotru :

    – Monsieur, pourriez-vous écarter votre bras ?

    Aucune réaction.

    – Si vous ne vous poussez pas, je vais vous casser la figure !

    (à suivre)


  • Feuilleton de l’été. Le fils du roi et les télécommandes (4)

    télécommande 2Et c’était bien l’enfer. Les damnés gesticulaient comme sur les fresques des églises. Ils sautaient et sautillaient pour échapper au feu qui les brûlait. Des volutes de fumée enveloppaient les têtes qui s’agitaient en tous sens. Des éclairs en lueurs subites dévoilaient des visages déformés, infiltraient des bouches grandes ouvertes sur des cris qu’on ne pouvait entendre. Des coups sourds et puissants secouaient la tente.

    Le fils du roi garda son sang-froid, invoqua Saint Georges et chercha des yeux le dragon à terrasser. Beaucoup de ces pauvres hères étaient vêtus des habits de fête endossés pour la visite du prince, chausses, pourpoints et robes de couleur vive, chemises et cols en dentelle, bérets et bonnets gaufrés. Mais des costumes étranges, des cuirasses à épaulettes, des tenues impudiques, des cheveux en tirebouchon désignaient de toute évidence les serviteurs de Satan. Il aperçut un personnage masqué, une cape rouge flottant sur les épaules, couvert des pieds à la tête d’un justaucorps sur lequel se lisait un grand S rouge. Il tira la dague de sa ceinture.

    Il allait frapper lorsqu’il sentit des mains entourer sa taille et le tirer en arrière. Il se retourna, prêt à en découdre. Ce qu’il vit le transforma en statue de sel. Une jeune femme aux longues tresses blondes et aux yeux de myosotis le regardait en souriant. Elle correspondait trait pour trait à l’idéal qu’il attendait depuis tant d’années. La taille fine, le regard vif, elle levait sur lui un visage volontaire et bienveillant.

    — Arrête ! cria-t-elle.

    (à suivre)


  • Feuilleton de l’été. Le fils du roi et les télécommandes (3)

    Lorsqu’il se réveilla, la nuit était tombée, un silence étrange régnait sur la ville. Une rumeur lointaine provenant de la fenêtre ouverte le tira du lit. Il descendit l’escalier. Les salles étaient vides. Il franchit la porte de la maison. La place était déserte. Son escorte, ses pages et ses laquais s’étaient volatilisés. Seuls les quatre chevaux attelés à son carrosse doré et cinq poules picoreuses montraient quelques signes de vie.   Il s’indigna d’abord d’un abandon qui s’apparentait à un crime de lèse-majesté, puis il s’en félicita. Il se dirigea d’un pas alerte vers une rumeur qui enflait au loin.

    Il traversa le village vidé de ses habitants. Dans un champ fraîchement moissonné, il vit une énorme tente soutenue par d’immenses piquets dressés vers le ciel. Un vacarme s’en échappait, comme si le tonnerre de l’orage s’y était installé à demeure. Il s’approcha courageusement de l’entrée. Mais un éclair et une déflagration le firent vaciller. Il recula.

    Il s’avança avec détermination et s’arrêta sur le seuil, les deux pieds enracinés dans la terre de son royaume, bien décidé à affronter ce qui ressemblait à l’antre du diable. Yeux brouillés, tympans en déroute, il lui fallut quelques secondes avant d’apercevoir la foule entassée. Le village tout entier s’y trouvait réuni.

    (à suivre)


  • Feuilleton de l’été. Le fils du roi et les télécommandes (2)

    La garde aux uniformes chamarrés encadrait le carrosse dans un vacarme qui lui cassait les oreilles. Les moissonneurs s’appuyaient un instant sur leur faux pour regarder défiler le cortège dans la poussière du chemin. Ils en profitaient pour s’éponger le front.

    Il aurait tant aimé voir les paysans bénéficier des récentes améliorations techniques concernant les charrues, les harnais, les engrais, les moulins à eau et à blé. Mais son père sourd à toute proposition s’entêtait à ne pas changer un système qui fonctionnait très bien depuis des décennies.

    Le carrosse s’approchait de la ville. Des habitants s’attroupaient déjà le long du chemin. Il se secoua, afficha un sourire radieux et salua de la main. Franchissant un arc de triomphe tressé de feuillage et de fleurs, au son des acclamations et des trompettes, le carrosse dont les ors brillaient au soleil entra dans la ville sur un lit de pétales de roses.

    Le prince reçut échevin, magistrats, prêtres et évêque, les représentants des corporations, écouta les doléances, lança des louis d’or aux enfants et aux mendiants. Il écouta les discours, applaudit les jongleurs et les acrobates. Mais il s’ennuyait à mourir et comprenait pourquoi la plupart des fils de rois désiraient partir à la guerre. Mais le pays était en paix depuis longtemps et l’armement entassé dans le vestibule du palais ne lui aurait été d’aucune utilité. On ne faisait plus la guerre avec des hallebardes.

    On lui servit l’habituel banquet. Plus de cent personnes festoyaient au son lancinant des luths, des tambours et des chanteurs. Les échansons se précipitaient pour remplir son verre et son assiette. Son estomac se révoltait, ses oreilles se mêlaient d’acouphènes, son nez et ses poumons saturés de parfums étaient au bord de l’asphyxie. La tête lui tournait.

    Il était déjà six heures du soir et le dessert venait juste d’être servi. Il attendit encore un peu et demanda à se retirer. On se précipita, on le conduisit dans la plus belle chambre de la ville. Le temps d’observer le plafond peint de fleurettes, il s’endormit en rêvant de modernité.

    (à suivre)


  • Feuilleton de l’été, « Le Fils du roi et les télécommandes » 1

    C’était l’été, et le fils du roi s’ennuyait dans son carrosse doré. Il aurait préféré caracoler sur son étalon blanc, mais le bel animal avait refusé de quitter son box en marbre de Carrare. Ce matin-là, il avait regardé son maître d’un œil las, épuisé par les interminables chevauchées qui le menaient à la parade dans tous les villages, dans toutes les villes du royaume. Il lui fallait à chaque rencontre ruer et cabrioler à l’exemple de Pégase. Il en avait assez de lever la queue en cascade, d’agiter la crinière en torsade, de faire belle figure.

    Le roi n’avait pas cédé. Comme chaque jour, son fils devait se montrer à son peuple. Il y allait de la gloire et de la stabilité du royaume. Le carrosse doré suppléerait à la défection du fier coursier. Le prince avait toutefois obtenu qu’on y attelât seulement quatre chevaux et non pas les six des jours de cérémonie, pourtant fort utiles compte tenu du poids des bronzes et des velours qui l’alourdissaient.

    Dans la campagne illuminée par le soleil de juillet, traversant les champs où s’activaient les moissonneurs, le fils pensait à son père. Assis le dos droit, transpirant sous son pourpoint de satin cramoisi, bien visible dans l’antique carrosse qui grinçait et sautait sur chaque pierre, il songeait au vieillard, qu’il aimait certes, mais qu’il eut tant voulu voir abdiquer à défaut de le voir mourir. Il songeait que le temps passait, que sa jeunesse s’envolait et que son front se dégarnissait. Ah, s’il avait eu à ses côtés une jeune femme pour partager ses déambulations ! Mais les princesses en âge de se marier lui avaient toujours paru trop grosses ou trop maigres, trop intelligentes ou trop bêtes. N’étant pas infatué de lui-même, il s’en étonnait. Beaucoup de ses amis s’en étaient fort bien accommodés. D’où lui venait une telle exigence ?

    (à suivre)


  • Coupure du ruban pour le début des travaux de l’église de Livilliers

    Eglise de LivilliersCertains d’entre vous ont estimé que les attentes interminables pour la Passation des pouvoirs, puis pour l’annonce du nom du premier ministre étaient justifiées par l’importance de la situation. Volonté du Président Macron de marquer qu’il est le « maître de l’horloge ». Ah bon …!?

    Au printemps dernier, j’avais exposé à Livilliers, un charmant village (300 habitants) dans le cadre des Journées du Patrimoine. Manifestation organisée dans le but de rénover l’église. En effet les voûtes risquaient de vous tomber sur la tête. Samedi dernier, j’ai assisté à la cérémonie de Coupure du ruban « début des travaux . Ce fut un bel et bon moment.

    J’ai tant aimé autrefois me glisser au milieu des champs de blé du Vexin comme sur une mer blonde ondulée par le vent. J’ai tant aimé le temps des moissons, les moissonneuses-batteuses qui serpentaient toute la nuit, à la lumière des phares éclairant les tourbillons de balles de blé !

    Samedi, la ferveur entourait « madame le Maire » et ses adjoints ceints de l’écharpe tricolore. On se serait cru dans un tableau impressionniste. Perchée sur des éléments du chantier, devant l’église encapuchonnée de bâches, elle remercia les donateurs avec une touchante simplicité. Les enfants coupèrent le rutilant ruban bleu, blanc, rouge. Ils le découpèrent en morceaux qui ornèrent vestes et robes. Je vous laisse imagjner le spectable !

    Un verre de l’amitié dans la petite mairie qui sert d’école réunit ensuite agriculteurs, résidents secondaires et retraités. Certains se souvenaient avoir grimpé dans le clocher au risque de se rompre le cou. Et tous se réjouissaient de l’heureuse initiative de l’Association pour la  Sauvegarde de leur église, croyants ou non croyants.


  • Lendemains d’élections, mai 2017

    Passation des pouvoirsComme à beaucoup, le passage des pouvoirs à l’Élysée m’a laissé une impression étrange.

    Comment la demi-heure de tête-à-tête a-t-elle pu se prolonger jusqu’à plus d’une heure ? Pourquoi laisser les invités et les téléspectateurs faire le pied de grue dans une situation aussi inconfortable. C’est notre bulletin, c’est mon bulletin qui fait le président. Personnellement, je veille à être à  l’heure et je supporte difficilement tout retard imposé.

    J’ai adhéré au discours du nouveau président, mais la musique qui l’a précédé m’a paru bien étrange. Don Giovanni et Offenbach. Pour le premier, séducteur, destructeur et finalement vaincu par le Commandeur. Pour le deuxième, French Cancan exprimant une ironie à la Molière.

    Hier, le même retard, pour l’annonce du nom du Premier ministre, obligeant les médias à des exercices d’équilibriste et nous contraignant à attendre le bon vouloir du président. Veut-il imposer sa liberté ou son pouvoir ? Certains disent les deux. Il serait le président de l’association des contraires. Pourquoi pas ? On verra !

    La collégiale de Mantes la jolie, une des plus belles églises de France, ayant servi de modèle pour Notre-Dame de Paris. L’élégance des voûtes, la clarté des verrières, la force de cette nef haute de trente mètres, magnifiée par l’orgue volontaire de Lionel Rogg portaient à des réflexions sur le destin passé et à venir de la France. Une famille noire est venue s’asseoir parmi les cheveux gris de l’assistance. Le petit dernier écarquillait les yeux sur les genoux de sa mère. Il applaudit à la fin avec une joie qui unissait dans le final de Bach les cités environnantes à ces merveilles de la culture occidentale.