• Voyage en République Démocratique Allemande (suite 8)

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    Le lendemain, dès le petit déjeuner, j’ai fait part de mon inquiétude à une de nos guides. Elle m’emmena aussitôt à l’hôpital. Je fus vite examinée par une gynécologue qui diagnostiqua un avortement spontané. Je ne pus qu’apprécier la qualité de la médecine de Dresde, la propreté de l’hôpital, son efficacité, la disponibilité du personnel soignant, entièrement féminin, du médecin au brancardier, sorte d’illustration de l’égalité des sexes dans la vision marxiste de la RDA. La guide m’informa d’ailleurs de la gratuité totale des soins après avoir rempli les papiers nécessaires et me reconduisit à l’hôtel. Pendant ce temps, le groupe avait continué sa visite officielle. C’est ainsi qu’une nouvelle fois, je fus livrée à moi-même, à l’écart du programme.

    Je commençai par déambuler dans la ville. Places et rues trop étendues, désertes. Le long d’une avenue trop large,  je comptai de nombreuses librairies dont les vitrines affichaient des ouvrages de taille et d’épaisseur variées, mais d’une commune rigueur janséniste. Sur tous sans exception on pouvait lire : léninismus, marxismus. Et je me demandais ce que ces deux mots qui ne me disaient pas grand-chose pouvaient évoquer aux Allemands de l’est.

    Le groupe m’avait vanté la Gemäldegalerie Alte Meister (Galerie de Peinture des Vieux Maîtres). J’ai donc profité de ma liberté pour me diriger vers le Palais Zwinger.  J’adore me promener dans les musées au gré de mes pas, m’arrêter devant un tableau comme on  hume l’arôme et la saveur d’une fleur dans un jardin, sans qu’on me dise ce que je dois voir.

    (à suivre)

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  • Voyage en République démocratique allemande, 1970 (suite 7)

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    Il s’y mêlait le sentiment étrange que cette armée soviétique sans contact avec la population la protégeait des remous de l’existence. Elle contribuait à un bien-être socialiste dont l’absence d’initiative semblait appréciée par nos interprètes et le personnel du restaurant, par les professeurs de l’école et les responsables qui guidaient nos pas. Qu’en était-il des Allemands de base ? Devant la fenêtre de l’hôtel, j’avais observé le manège des ouvriers sur le chantier d’un immeuble en construction. Un simple plateau en bois montait les matériaux par l’intermédiaire d’une poulie datant de Mathusalem. Des planches servaient de plateformes branlantes à des va-et-vient dont la lenteur et la nonchalance avaient quelque chose de surréaliste. J’aurais pu y découvrir le paradis des travailleurs, si je n’avais remarqué que rien ne fonctionnait dans ma chambre d’hôtel, ni la robinetterie, ni l’électricité et que le papier peint était posé à la va-comme-j’te-pousse.
    Le soir, nous avons assisté à une sorte de café-théâtre dont je n’ai aucun souvenir, si ce n’est que les blagues concourraient à recouvrir d’un rideau de fumée les problèmes de l’existence. À croire qu’en RDA, tout marchait comme sur des roulettes.
    Je me savais enceinte depuis un peu plus d’une semaine. Je me suis couchée alertée par un petit saignement. Comme il était tard, j’ai préféré ne déranger personne et je me suis endormie.

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  • Voyage en République démocratique allemande, 1970 (suite 6)

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    armée rouge 21-02-2017Comme toujours à la traîne par rapport au groupe, je me sentis tirée par la veste. Un étudiant m’incita à me glisser derrière la porte que nous franchissions. Entre deux casiers, il tira un carton à dessin. Comme s’il dévoilait le diable ou le saint sacrement, il me montra des fusains sur papier léger. Ils étaient inspirés de l’expressionnisme allemand de Beckmann. Je n’eus que quelques secondes pour les regarder, l’étudiant referma vivement le carton et me fit signe de rejoindre le groupe. J’avais pensé qu’il me demandait des magazines occidentaux. Il n’en était rien. Le jeune homme au visage tourmenté revendiquait son identité allemande, sa liberté de s’exprimer librement. Avec le recul, je devine qu’on lui aurait pardonné de détenir les fameuses revues, mais qu’il risquait beaucoup plus à revendiquer sa résistance à l’idéologie soviétique. À cette époque, la Stasi, de triste mémoire, enfermait, torturait et éliminait pour moins que ça. Il m’arrive de repenser à mon inconscience quant aux déterminations de la RDA et au courage de ce garçon. Je demeure cependant assez fière de lui avoir ouvert, par mon regard et sans le vouloir, une petite fenêtre dans l’univers quasi carcéral de son école. Aujourd’hui que le rideau de fer est tombé, que les deux Allemagne sont réunies, se souvient-il de cette rencontre ?
    Comment ne pas évoquer la présence permanente de l’armée russe, ses défilés  constants de camions dans les rues ? Ils faisaient davantage penser à une armée d’occupation qu’à une coopération militaire librement consentie. Le regard des passants niait les uniformes, me rappelant notre propre attitude à l’égard de l’armée allemande pendant la guerre. Pourtant la volonté soviétique me semblait plus lourdement déterminée, la menace moins discernable et peut-être plus incontournable.
    (à suivre)

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  • Yoga

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    MDR-blog-20170214-yogaHier, jeudi, Je suis allée au yoga. Le cours de Michelle (photo !) une américaine, ancienne danseuse de Brodway est ouvert à tous, quelque soit son âge.

    Depuis le printemps dernier, deux femmes m’intriguent, deux sœurs, petites et minces, visages ridés, dont l’ancienne beauté se lit encore dans de superbes yeux bleu clair. L’une d’elle se plaint régulièrement d’une santé défaillante. Absente durant quelques séances, sa sœur l’avait dite immobilisée chez elle sans désir de vivre. Nous avons été contents de la voir revenir, soucieuse mais le sourire aux lèvres. C’est véritablement merveille de les voir complices et aussi souples. Elles tiennent sur un pied dans la posture de l’arbre, font la chandelle mieux que les jeunes filles présentes, campées sur leurs épaules, les jambes en l’air. Je pensais qu’elles avaient abusé du soleil, ce qui avait prématurément flétri leur peau.

    Mais hier, dans le vestiaire, observant ses bras marqués par la vieillesse, j’ai osé demander son âge à l’une d’elle

    – Quatre-vingt-quatre ans.

    Elle s’est excusée :

    – Nous avons toujours été souples.

    – Vous avez fait beaucoup de sport ?

    – Non, non, seulement un peu de ski.

    Nous ne sommes pas égaux devant la vieillesse !

    (La suite du voyage en RDA, la semaine prochaine…)

     

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  • Voyage en République démocratique allemande, 1970 (suite 5)

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    MDR-blog-20170207-dresde-12294584Dominant l’Elbe, la vue sur Dresde était superbe. J’aurais dû apprécier sa courageuse reconstruction, mais je détournais le regard d’une ville qui se remettait tant bien que mal de son saccage par les bombes au phosphore des Alliés à la fin de la guerre. Barres alignées sans charme, places trop étendues et désertes. Quelques palais baroques, en partie restaurés témoignaient tragiquement de son ancienne beauté.

    Attablés autour d’un goulasch simple, mais savoureux, la conversation était surtout menée par les huiles de notre groupe. James Pichette attirait le regard, brun de peau, nez courbé, yeux perçants sous des sourcils de jais. Devant l’étonnement des jeunes, il jeta, comme on lance une obole :

    – J’ai du sang sioux dans les veines, qui vient de ma grand-mère.

    Il blaguait en écoutant ses compagnons évoquer des anecdotes cocasses sur leurs précédents voyages à l’est. À mon retour, j’entendis son nom dans la bouche de plusieurs de mes amis de Réalités Nouvelles, salon d’inspiration abstraite. Ayant commencé à peindre pendant la guerre dans les maquis savoyards, il avait en 47 travaillé sur les décors de Cinecitta avant de rejoindre des groupes de peinture-jazz à New York. Il tranchait sur ses compagnons. Assurance US, associée à cette liberté d’allure particulière aux polyglottes et aux bourlingueurs. Que faisait-il en RDA, à une époque où malgré le triomphe des premiers pas sur la lune, l’Amérique, empêtrée dans la guerre du Vietnam, marquait le pas par rapport à l’URSS de l’ère Brejnev ?

    On nous conduisit l’après-midi à l’École des Beaux-Arts de Dresde. On nous fit visiter des ateliers où des étudiants apprenaient à peindre et à sculpter des modèles musclés dans un confort inconnu des Beaux-Arts de Paris. On nous fit l’éloge d’une sélection commencée dès l’âge tendre donnant ses chances aux talents sélectionnés jusque dans le moindre village. Les dortoirs et la cantine proches des ateliers évoquaient un monastère ou un pensionnat militaire. Les professeurs nous accueillaient avec une extrême courtoisie et les élèves penchés en silence sur leur travail nous jetaient des regards furtifs. On m’avait prévenue. La censure y était reine. Dans le but de recueillir quelques confidences, certains d’entre nous s’étaient munis de revues du genre Paris-Match, dont les Allemands de l’Est étaient très friands et qu’ils lisaient clandestinement.

    (à suivre)

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  • Voyage en République démocratique allemande, 1970 – (suite 4)

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    MDR-blog-20170131-Guy_de_Bosschere Le groupe d’une dizaine de personnes s’est constitué dans l’entrée. Je sus par la suite que la plupart se connaissaient, vieux routiers des relations avec le bloc soviétique : André Fougeron, peintre de la réalité sociale, professeur à l’École des Arts Décoratifs, Guy de Bosschère, un poète et essayiste, spécialiste des relations est-ouest, une journaliste dont je ne me souviens plus le nom, James Pichette…, tous en vue à cette époque. Quelques jeunes manifestaient un scepticisme contrastant avec la superbe de leurs aînés ; nous n’étions pas loin de mai 68.  Pour ma part,  je planais, incapable de décrypter quoi que ce soit dans cet improbable compagnonnage que je devais à une modeste participation en tant que professeur de dessin aux activités d’une MJC de quartier.
    On nous emmena dans un restaurant qui surplombait Dresde. Rendez-vous huppé de la bourgeoisie d’avant la guerre, on nous fit comprendre avec discrétion, mais non sans  une certaine fatuité qu’il était réservé à l’élite de la ville. À nos yeux d’occidentaux, il avait plutôt des allures de cantine d’entreprise. Un Autrichien issu de la diplomatie, personnage ambigu, se chargeait à demi-mot de nous guider dans la lecture des apparences. Avec le recul, je me demande si cet homme ne comptait pas un peu sur nous pour fuir vers l’ouest.
    (à suivre)

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  • Voyage en République démocratique allemande, 1970 (suite 3)

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    MDR-blog-20170124-A_la_claire_fontaineComment était-ce possible ?
    Il y a longtemps que je t’aime, jamais je ne t’oublierai…
    Couplet après couplet, la chanson délivrait sa poésie.
    Chante, rossignol chante, toi qui as le cœur gai…
    Comme j’étais loin de l’image teutonne et soviétique, véhiculée par les défilés militaires à la gloire du marxisme léniniste ! Les enfants ne se doutaient pas que derrière eux, une oreille française vibrait à cette réconciliation franco-allemande. Honteuse de ne pas me souvenir des paroles,  j’ai préféré  ne pas me découvrir…
    Le train s’arrêta au terminus et je cherchai du regard les responsables censés m’attendre pour me conduire à l’hôtel. Personne sur le quai, personne dans la gare ! Qu’à cela ne tienne. J’ai présenté l’adresse sur un bout de papier à un taxi qui m’a déposée devant la porte. Comme je posai le pied dans le vestibule, une jeune femme s’est jetée sur moi et d’une voix oppressée m’a lancé dans un français parfait :
    – On vous cherchait partout ! D’où venez-vous ?
    Ma réponse la sidéra.
    – Votre passeport était déposé à une autre frontière !
    Je lui racontais l’attente interminable sous les miradors et la poursuite du train. Elle courut derrière le comptoir et se saisit fébrilement du téléphone. Une conversation rapide s’ensuivit. Questions. Exclamations. Elle semblait parler à un supérieur. Elle s’apaisa enfin, et se dirigeant vers moi :
    – Les autres congressistes sont arrivés,  je vous conduis à votre chambre.
    Une chambre des plus sommaires, un petit  lit dans un coin, des murs nus.
    – On se retrouve en bas dans une demi-heure.
    (à suivre)

    [/et_pb_text][/et_pb_column][/et_pb_row][/et_pb_section]


  • Voyage en République démocratique allemande, 1970 (suite 2)

    [et_pb_section admin_label= »section » transparent_background= »off » background_color= »#ffffff » allow_player_pause= »off » inner_shadow= »off » parallax= »off » parallax_method= »off » padding_mobile= »off » make_fullwidth= »off » use_custom_width= »off » width_unit= »on » make_equal= »off » use_custom_gutter= »off » custom_padding= »0px||0px| » custom_padding_phone= »0px|0px|0px|0px » custom_padding_last_edited= »on|phone »][et_pb_row admin_label= »row » make_fullwidth= »on » use_custom_width= »off » width_unit= »on » use_custom_gutter= »on » padding_mobile= »off » allow_player_pause= »off » parallax= »off » parallax_method= »off » make_equal= »off » parallax_1= »off » parallax_method_1= »off » column_padding_mobile= »on » custom_padding= »0px|0px|0px|0px » custom_margin= »|0px||0px » gutter_width= »1″][et_pb_column type= »4_4″][et_pb_text admin_label= »Texte » background_layout= »light » text_orientation= »left » use_border_color= »off » border_color= »#ffffff » border_style= »solid » text_line_height= »1.6em » custom_margin= »15px|0px|0px|0px » custom_padding= »0px||0px| »]

    MDR-blog-20170117Au petit matin, changement à Karlmarxstaad dans une gare évoquant l’après-guerre de mon enfance : entrepôts délabrés, bâtiments en ciment noirci, peinture écaillée. Cette  usure semblait hors du temps, comme stabilisée par un fonctionnement à la fois pragmatique et efficace. Je suis montée accompagnée d’une nuée de travailleurs dans un tortillard en direction de Dresde.  Personne dans la voiture ne remarquait ma présence. J’étais pourtant vêtue à la manière occidentale de l’époque, vareuse à gros boutons et pantalon pattes d’éléphant. Fatigue matinale ou volonté de ne rien voir ? Une zone industrielle a défilé devant ma fenêtre, antédiluvienne, la fumée sortait de hautes cheminées noires de suie, les usines en briques désagrégées et ferrailles rouillées fonctionnaient comme par une routine déconnectée du temps.
    Quatre ou cinq enfants sont montés un peu plus tard. Une dizaine d’années. Heureux de se retrouver, ils partaient pour l’école dans un pépiement d’oiseaux. C’est alors que je remarquai la décontraction des travailleurs installés sur leurs banquettes datant de Mathusalem. Plaisanteries, salutations tranquilles, bien différentes de la morosité de nos trains de banlieue. Les enfants gazouillaient dans des rires.  Il me fallut quelques secondes pour réaliser qu’ils chantaient en français :
    À la claire fontaine, m’en allant promener, j’ai trouvé l’eau si belle que je m’y suis baigné…
    Comment était-ce possible ?
    Il y a longtemps que je t’aime, jamais je ne t’oublierai…
    (à suivre)

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  • Voyage en République démocratique allemande, 1970 (suite)

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    mdr-blog-20170110A la demande de Laure…
    Résumé : Invitée à l’âge de 30 ans par le gouvernement à participer à un voyage culturel, je m’apprête à partir de Genève pour Dresde.
    Je fis tout naturellement appel au service des voyages du CERN, le Centre Européen de Recherche Nucléaire où avait travaillé Gilles. On y poussa des hauts cris ! On pouvait me fournir un vol d’avion pour Munich et c’était tout. De là, un train à destination de Lübeck franchissait le rideau de fer. On me donna son heure de départ comme s’il s’agissait d’un convoi pour l’enfer.
    Je fis le pari d’acheter mon billet à la gare de Munich. C’est ainsi que sans parler un mot d’allemand, je passai de l’aéroport à la gare et munie d’un ticket tout ce qu’il y a de plus banal,  je montai dans le train de nuit à destination de Lübeck, avec changement à Karlmarxstad pour Dresde.
    Très vite seule dans mon compartiment, je me suis allongée sur la banquette et je me suis endormie. Réveillée par l’arrêt du train, j’entendis marcher et parler le long des voies. Comme je levai le rideau,  je vis des miradors éclairer un quai désert recouvert d’une mince couche de neige. La lumière des projecteurs se perdait dans des flocons clairsemés.
    C’est alors qu’une femme épaisse, sanglée dans un uniforme vert apparut dans l’encadrement de la porte de mon compartiment. Douane ou police ? Je lui tendis mon passeport (lequel était frappé de visas US… et on n’était pas loin de la guerre froide). Elle me posa des questions auxquelles je ne pus répondre faute de comprendre l’allemand. Elle prit mon passeport et s’éclipsa. Elle revint un grand quart d’heure plus tard accompagnée d’un collègue à casquette et galons qui m’interrogea longuement, sans plus de succès. J’étais sereine,  confiante dans les démarches de la MJC. Après un jeu d’allers et retours, on me rendit mon passeport. Aujourd’hui, je frémis à la pensée que j’aurai pu ne pas le récupérer ! Après plus d’une demi-heure d’arrêt sous la lumière blafarde des miradors, le train s’ébranla dans un bruit de boggies et je me suis rendormie, inconsciente du caractère exceptionnel de ma situation.
    (à suivre)

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  • Retour sur septembre, la foire de Crête (suite et fin)

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    mdr-blog-20170103Retour sur septembre, la foire de Crête (suite et fin)
    Nous nous sommes tous retrouvés dans le jardin de Marie. Nous étions une vingtaine réunis dans cette cour arborée qui évoque un décor de théâtre à l’italienne, avec sa fontaine et la chanson de l’eau, les balcons successifs qui montent jusqu’au toit, la tour de guet et la véranda fleurie dont les vitrages reflètent les arbres et le ciel. Chacun a sorti de sa besace, qui des beignets de pomme de terre, qui des saucisses, qui de la viande séchée, qui du vin de Savoie, qui des boules de pain au levain. Ce fut un repas convivial où se propagèrent les nouvelles qu’on n’avait pas pu partager au Café des Marronniers. On se retrouvait avec une sérénité qui tenait beaucoup à une complicité savoyarde et à la qualité des saveurs.
    Cédant à l’inconnu, nous avions acheté une « tomme crayeuse », enrobée de poudre blanche et plus molle que la tomme classique. Un peu inquiets du fumet qu’elle dégageait,  nous avions prévu les saucisses en rechange. A tort ! Elle eut beaucoup de succès.
    Nous nous sommes quittés en prenant rendez-vous pour l’année suivante. Gilles et moi  sommes allés récupérer la voiture dans le jardin de nos amis, lesquels avaient également sacrifié à la tradition et fait leur tour de foire. Nous avons échangé nos impressions et nous leur avons laissé des saucisses de Morzine. Ils en avaient certainement fait ample provision pour l’hiver, mais ils eurent la gentillesse de ne pas sembler le remarquer. Les meilleures choses ayant une fin, il nous a bien fallu rentrer et affronter la traversée de Genève.
    La taille imposante de la tomme nous permit d’en rapporter au pied du Jura. Son bouquet s’était encore épanoui dans le coffre de la voiture. Et c’est dans nos petits souliers que le lendemain, invités à l’apéritif chez nos voisins  nous leur en avons offert un morceau conséquent. Avec la même stupéfaction, nous avons vu ces rejetons de paysans s’extasier, l’engloutir en moins de temps qu’il ne faut pour le dire et se pourlécher les babines à grand renfort d’exclamations.
    À chacun sa petite madeleine de Proust !
    Fin

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