Les rencontres sont plus que jamais plombées par la recrudescence de l’épidémie. Reports, annulations, on rame.

Arguant du fait que 80 % des lits d’hôpitaux Covid sont occupés par des non-vaccinés, dans une interview au Parisien, le président de la République a déclaré, entre autres : « Les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder », suscitant des réactions indignées dans l’opposition. Propos mûrement préparés et destinés à son futur électorat.

Un sondage récent a montré que moins de 5 % des personnes non vaccinées sont des militants antivax. Les autres sont surtout comptabilisés dans les zones urbaines défavorisées, en particulier dans les quartiers nord de Marseille. Ce sont eux qui ont assuré les services durant le grand confinement : livraisons, soins, sécurité, collectes des déchets et j’en passe… Ce sont encore eux qui restent le plus exposés au virus, écartés du télétravail, dans les transports en commun, dans les hôpitaux, dans le commerce.

Je n’ai pas apprécié le ton méprisant du président. Le mépris n’engendre jamais rien de bon ! S’agissant des antivax, il est préférable de leur opposer des arguments valables ou comme dans certains pays, en Italie par exemple, de prendre des mesures radicales. Après tout, d’autres vaccins sont obligatoires.

Autour de nous, les trois fois vaccinés sont atteints de formes bénignes, au pire une « grippette », et on peut se demander si tout le monde ne va pas en passer par là. Heureusement le nouveau variant omicron, qui tend à devenir majoritaire, très contagieux, semble moins dangereux.

Pour ma part, je m’efforce d’utiliser un masque FFP2, car je déteste ces énormes rhumes qui vous mettent le nez et la gorge en compote pendant plusieurs jours. Je ne tiens pas non plus à contaminer ceux qui ne sont pas vaccinés et qui risquent de faire des formes graves. Rien n’est certain dans cette histoire. J’entends des personnes sans contacts, ne pas savoir comment ils ont pu attraper le virus, d’autres dorment à côté d’un cas positif et restent négatifs.

Depuis le début, Julien s’est montré très vigilant, pour lui et sa famille, mais surtout vis-à-vis de nous, du fait de notre âge. Qu’aurait-il dit du comportement de son père, la semaine dernière ?

Les traducteurs d’Homère, trois fois vaccinés, n’ont pas jugé utile de s’isoler malgré la montée de l’Omicron. Vendredi, ils se sont retrouvés à huit chez Alain Merlet, durant plus de deux heures. Seul Alain de santé fragile avait mis un masque FFP2, les autres s’étaient contentés d’un masque chirurgical et l’avaient même retiré pour une pause-goûter. Le soir, j’ai tout de même vivement conseillé à Gilles de porter son FFP2 pendant la réunion du lendemain dans un café-restaurant de Saint-Germain-des-Prés, ne serait-ce que pour éviter de ramener le virus à la maison.

Il est rentré quatre heures plus tard : deux heures de traduction à quinze participants avec FFP2, puis dans la foulée …deux heures de déjeuner à huit (fenêtre entrouverte).

Le lendemain, un mail d’un helléniste de la première réunion lui annonce qu’il est positif, bientôt suivi de la même nouvelle de la part d’Éliane qui avait déjeuné en face de lui (en quinconce…), à la suite de la deuxième rencontre.

Depuis, tests et re-tests. Négatifs. Il est allé chez son dentiste et son ophtalmo, qui en ont vu d’autres et sont barricadés derrière des FFP2.

Encore quelques tests quotidiens (qui coûtent des milliards à la sécurité sociale) avant d’être tout à fait rassurés. Compte tenu de l’irrésistible envolée des contaminations et en dépit des directives de la Santé publique, on peut se demander s’ils sont bien utiles. Beaucoup de questions restent plus que jamais sans réponses.

En attendant, la pluie et la brume plombent aussi le ciel de Paris.