
Oui, Julien est arrivé mercredi (avec ce joli oiseau acheté dans un centre ornithologique). Il est reparti avec les garçons le dimanche suivant.
Encore trois jours de baignades dans un Léman toujours un peu frais. Escalades, via ferrata à Fort l’Écluse, marches, cuisine, blagues, et j’en passe.
Ils ont eu beaucoup de chance pour le temps. Nous étions en limite sud de perturbations et il pleuvait à Paris. Juste quelques nuages ont assombri le Jura en fin de journées.
Les garçons ont continué d’animer les repas, avec des anecdotes sur la vie dans les lycées, les relations entre les deux sexes (une transgenre dans le collège de Gaël) . Quelques histoires hard qui n’auraient même pas pu être suggérées à la table de nos parents. Les mœurs dans le labo de Julien, où les protestations féministes souvent légitimes prennent parfois des tournures difficiles à démêler. Un service de DRH est désormais à la disposition des directeurs.
Ce fut de bons moments de confiance réciproque.
La veille au soir, avec une énergie fulgurante, ils ont coupé le figuier qui déstabilisait la serre. Avant de partir, ils ont défait les lits, passé l’aspirateur dans les chambres et la cuisine. Un rêve ! J’espère qu’ils n’en ont pas trop rajouté. En tout cas, Thomas et Gaël n’étaient pas fâchés de rentrer chez eux et de retrouver leurs petites habitudes. Gaël a dit :
— Je n’ai pas vu le temps passer.
Mais dix jours à ce régime c’était peut-être un peu long.
Et comme d’habitude, nous avons retrouvé une maison calme traversée en ce moment par des colonnes de fourmis, le chant des oiseaux, le ronron de l’impasse, les lectures dans le jardin sous le parasol (Avec vue sur l’Arno, de Foster, incroyablement désuet après les récits de nos petits-enfants).
Nick a tapé à la porte de la cuisine et nous avons raconté nos aventures de l’hiver, d’autres plus récentes. La veille, il était allé écouter le concert de l’aube dans la rade de Genève sur la jetée du Paquis. Debout à cinq heures. Lever du soleil derrière le mont Blanc. Planant ! Il continue ses études de sanscrit et revenait de Londres après avoir réglé des problèmes juridiques autour d’une bouteille de whisky grand cru. Il reprend le piano. J’aime l’entendre faire ses gammes et s’acharner sur un passage de Czerny.
Je termine la première partie du modelage : Au bord de l’eau . Encore quelques retouches. Le séchage est toujours long et je crains de ne pas pouvoir le cuire avant le départ d’Enricke. Ce sera pour la fin du mois. La vie touginoise reprend le dessus.