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Les cloches de Notre-Dame des Victoires sonnent à perdre haleine, elles succèdent à celles de Saint-Eustache. Une façon de protester contre les directives du gouvernement. Les catholiques réclament la possibilité de célébrer la messe sur le parvis des églises, ils affirment respecter les distances de sécurité.

Le Premier ministre Jean Castex a annoncé mercredi dernier la poursuite du reconfinement, en y ajoutant l’interdiction des cérémonies cultuelles. Certains catholiques argumentent sur la messe, essentielle à leurs yeux. Mais leurs opposants refusent de les distinguer des autres cultes ou mettent l’accent sur la propagation du virus par les chants, d’autres encore rappellent qu’on peut suivre la messe tous les dimanches à la télévision et que nombre de personnes fragiles ou handicapées s’en contentent durant de longues années. Ils sont accusés d’irresponsabilité. Problématique qui tourne à la polémique politique, les cathos étant assimilés à la droite. De fait, s’il n’y a pas d’exception préfectorale en leur faveur, on note une certaine indulgence de la part de la police. Pour ma part, j’aimais retrouver Pierre et Antoine à Saint-Eustache. Nous allions ensuite boire un café au bistro d’à côté, ces petites rencontres à parler de tout et de rien me manquent. Antoine est reconfiné chez lui, en Corse.

Le Covid à la campagne, c’est le repli sur la maison, le jardin et les relations avec ses voisins, bonnes en général mais parfois détestables, un univers clos aujourd’hui un peu oppressant. Le Covid à Paris : moins de monde dans les rues. Les cafés, les terrasses, les magasins sont fermés, mais une poursuite de l’activité dans les bureaux maintient des dialogues éphémères. Quelques mots dans l’autobus ou dans le métro sont des petits instants de vie toujours bons à prendre. Les écoles et les universités fonctionnent vaille que vaille. Désormais, nous connaissons tous quelqu’un de contaminé et la variété des symptômes occupe le centre des conversations. On s’est remis au téléphone et au Zoum, cependant les contacts physiques manquent. La frustration se ressent lorsque l’écran s’éteint.

La misère gagne du terrain, on voit des jeunes mendier dans les rames à peu près vides du métro. Les étudiants qui travaillaient dans les MacDo ou comme serveurs dans les cafés ne mangent pas toujours à leur faim. Les loyers ne sont plus payés, la chaîne de l’économie est rompue. Il est à craindre que ce sentiment d’impuissance marque une génération. Pourtant, l’espoir est permis. Plusieurs vaccins commencent à voir le jour et il semble réaliste de penser qu’ils seront opérationnels au printemps, assortis d’une reprise économique rapide.

Aux États-Unis, Donald Trump ne reconnait toujours pas sa défaite. La majorité des Républicains se déshonorent en soutenant des déclarations de fraude pourtant récusées par la totalité des agences de surveillance et rejetées par la justice, état après état. Ils mettent ainsi gravement en péril les institutions et la démocratie. À Washington, une manifestation a réuni des milliers de ses supporters venus de toute l’Amérique. Des journalistes parlent d’un baroud d’honneur, espérons qu’ils ne se trompent pas. Joé Biden constitue un gouvernement de personnes expérimentées avec l’intention de rassembler un pays gravement divisé. On attend les résultats des élections du début janvier pour savoir s’il pourra réellement prendre des décisions importantes, et ne sera pas paralysé comme l’avait été Obama, sans majorité au Sénat. Je n’y connais rien, mais il semble que les États-Unis seraient avisés de faire évoluer leur constitution pour s’adapter à un monde qui a changé depuis 1787.

Je termine des statuettes modelées durant le premier confinement, cuisson et émaillage. Elles ont largement eu le temps de sécher. Et je reprends à l’atelier les Lacs verts. Le métro est quasiment désert, il semble que les entreprises aient privilégié le télétravail. La courbe de contamination s’infléchit enfin. Le but de ce reconfinement est de rouvrir les commerces et de permettre les déplacements pour Noël. Mais on a du mal à y croire.