Fermé l’atelier dimanche et l’appartement lundi. Gros travail.

Dimanche, élections. Anne Hidalgo a été réélue maire de Paris sur une liste qui comprenait beaucoup d’écologistes. On ne peut pas dire qu’elle ait jusque-là bien géré la ville, une des capitales les plus sales d’Europe. Beaucoup de gâchis. Il semble qu’elle ne soit pas apte à surveiller ses sous-traitants : Vélib, ordures ménagères, nettoyage. Obsédée par le vélo sans pour autant encadrer ses adeptes qui roulent sur les trottoirs et brûlent les feux rouges, elle veut supprimer la circulation automobile. Pourtant les transports publics sont tout à fait insuffisants. Enjeux entre la région de Paris à droite et la ville de Paris à gauche, les deux dames, Hidalgo et Valérie Pécresse s’y font une guerre sans merci. De plus Paris est devenu une sorte de terrain de jeux, pour la banlieue, pour un tourisme de masse non maîtrisé, pour des manifestations de rue continuelles et souvent violentes dont la régulation dépend du gouvernement. On y travaille de moins en moins. Depuis deux ans, entre les gilets jaunes et les grèves, beaucoup de commerces ont dû fermer sans que leur détresse soit vraiment prise en considération.

Nous avons traversé le jardin des Halles à une heure de l’après-midi pour prendre le RER. Beaucoup de jeunes travailleurs déjeunaient au soleil assis sur les banquettes en ciment.  Ils fuyaient ainsi les espaces confinés des restaurants et des cantines, respectant plus ou moins les distances de sécurité. Sympathique ! Mais je n’arrive pas à me faire aux clochards et aux désœuvrés venus de banlieue. Ils sont agglutinés en groupes bruyants, canettes de bière à la main et abandonnent des déchets partout sans la moindre vergogne et sans qu’on leur dise quoi que ce soit.

Il faut espérer que les écologistes vont améliorer la situation, mais ils ne sont pas connus pour savoir gérer une ville, obnubilés par des idées toutes faites dans le genre, comme à Grenoble, de laisser les mauvaises herbes envahir les caniveaux au point de ressembler à Tchernobyl.

Nous n’étions pas fâchés de partir. Gare de Lyon : beaucoup de voyageurs assez obéissants côté consignes de sécurité. Nous avons pu entrer sans attendre dans le train, les billets lus à distance. Masques obligatoires et pour nous, personnes « vulnérables », chapeaux et lunettes. La contrôleuse a rappelé à l’ordre un usager dont le masque ne couvrait pas le nez. Beaucoup de jeunes, manifestement décidés à rentrer dans leurs familles grâce au déconfinement et aux vacances de juillet. Vous dire qu’on se sentait en sécurité serait pourtant excessif.

Dans le car, même atmosphère ; il n’était pas facile de savourer comme à chaque retrouvaille le déroulement des crêtes du Jura et ce fut un soulagement lorsque nous sommes arrivés chez nous.

Nous avions été invités à dîner dès ce premier soir chez Agnès et Wifrid. Wifrid et Armand leur fils sont venus nous chercher. Figurez-vous que nous étions tellement heureux de nous retrouver qu’oubliant tout nous nous sommes embrassés, faisant fi de toutes les précautions auxquelles nous nous astreignons depuis tant de mois. Le jeune Armand a tout de même eu un geste de recul.

La soirée a été délicieuse, le repas succulent. Tant de choses à nous raconter…