Les tulipes de Sara

Nouvelles du Covid : une flambée des contaminations, mais en Europe, pour le moment, une baisse des hospitalisations du fait des vaccinations. La Chine décrocherait. La politique du « zéro Covid » serait mise à mal par le variant Omicron, très contagieux, et probablement en raison de la faiblesse de son vaccin Sinovac. Des villes, comme Shanghaï, sont confinées en urgence. Au moindre soupçon, les Chinois sont isolés dans des structures gigantesques qui séparent les familles et ne sont pas adaptées aux pathologies préexistantes.

La guerre en Ukraine : L’armée russe se retire de la banlieue de Kiev et se déplace vers l’est, dans le but se se regrouper autour de la région du Donbass. Les Russes ont abandonné Tchernobyl après avoir creusé des tranchées dans des terres hautement contaminées. La centrale est de nouveau dans les mains des experts. Le peuple russe reste majoritairement solidaire de Poutine. Celui-ci exige que le gaz russe (100 millions de dollars par jour) soit payé en roubles afin de contrecarrer les mesures européennes contre sa monnaie. Probablement un effet d’annonce.

Et toujours les bombardements, les réfugiés sur les routes, les fausses annonces russes de cessez-le-feu. Des espoirs démentis par les actions de Poutine, à l’image des horreurs en Tchétchénie et en Syrie.

Les obsèques de Serge. Beaucoup de monde dans l’église Saint-François Xavier. Son petit-fils Thibaut (environ trente ans) a célébré la messe. Son sermon a tourné autour de la notion de paternité. Paternité familiale, ecclésiale, spirituelle, Dieu le père, Jésus le fils. Son grand-père Serge et son père Arnaud ont été des pères bienveillants, très éloignés des autoritarismes d’autrefois.

Nous nous sommes retrouvés à sept chez Nicky autour d’un paleron de bœuf à la bière, vin de choix et dessert basque. Il y avait un certain temps que nous n’avions pas participé à un de ses dîners, rencontres gastronomiques qu’il mitonne environ deux fois par mois avec gourmandise et amitié. J’ai pensé au Temps retrouvé de Marcel Proust. Les cheveux avaient blanchi, les rides s’étaient creusées, les gestes et les démarches avaient un peu perdu en assurance, veufs et veuves, heureux de partager leur solitude. Ils avaient tous eu des responsabilités importantes dans le privé comme dans le public, ils avaient plusieurs fois fait le tour du monde, certains étaient maintenant arrière-grands-parents. Les conversations portaient quelque peu sur le passé. Nous n’avons pas trop l’habitude de ce genre de réunions, mais nous en avons apprécié la bienveillance. On sentait tout de même pointer sous les propos d’anciennes batailles perdues ou gagnées.

La campagne électorale est perturbée par la guerre en Ukraine. Après le début fracassant d’une extrême droite autour d’Éric Zemour ayant fait le vide autour de Marine Le Pen, le Rassemblement National semble avoir repris du poil de la bête. La gauche socialiste et la droite libérale historiques se sont effondrées. Il semble qu’il nous restera à choisir au second tour entre Emmanuel Macron, président sortant et Marine Le Pen. Comme d’habitude.

Cette fois-ci, le duel risque d’être chaud ! Le pouvoir d’achat est au centre des préoccupations des Français d’autant plus que le prix du pétrole, du gaz, des matières premières flambe du fait de la guerre, que les intérêts de la dette ont explosé et que l’inflation est au plus haut depuis des décennies. La politique d’Emmanuel Macron, « le président des riches » lui a valu une haine féroce de la part de ceux qui ont vu leur niveau de vie baisser, de ceux qui ne joignent plus les deux bouts, de ceux qui se sont sentis méprisés par les « élites » (cf : les gilets jaunes). L’écart entre les riches et les pauvres s’est accentué durant son septennat, même si l’économie s’était redressée avant la survenue de la pandémie, même s’il a plutôt bien géré la crise sanitaire et qu’il tient sa place dans la gestion internationale de la guerre en Ukraine.

De là à voter pour Marine Le Pen et ses promesses mirobolantes, sans équipe et sans compétence dans un contexte aussi tendu à l’intérieur comme à l’extérieur, le pas sera peut-être difficile à franchir ! Favorable à Wladimir Poutine pendant des années, accusée par un rapport de police de détournement de fonds européens, son absentéisme ostentatoire au parlement européen ne plaide pas pour elle dans la situation actuelle.

Elle a su montrer patte blanche depuis quelque temps et les Français ont la mémoire courte, elle a ses chances. Le risque viendra surtout de l’abstention. Une abstention par un refus grandissant de la politique et des politiciens, multipliée par la date des élections en plein milieu des vacances scolaires. Les sondages les donnent ces jours-ci au coude à coude. La démocratie est à la peine !