Après avoir eu tout le loisir d’observer l’impressionnante ossature du pilier nord-ouest, nous avons fini par entrer dans la cabine de l’antique ascenseur.

Au premier étage, nous avons aussitôt été dirigés vers notre table. Surprise ! C’était la meilleure place, devant les vitres, côté Seine, dans l’alignement du pont d’Iéna. Un serveur s’est présenté. « Je m’appelle Nicolas, et je suis là pour vous rendre cette soirée la plus agréable possible ». Il nous fit l’historique des lieux qui allaient fermer en septembre et évoqua le Jules Verne, le restaurant étoilé du troisième étage qui allait rouvrir bientôt. Ses yeux brillaient de fierté.

La salle était climatisée. Après une coupe de champagne, nous avons pu savourer un menu concocté par un grand chef, tout en observant Paris. La chaleur avait un peu clairsemé la foule habituelle, et la Seine coulait indifférente aux bateaux-mouches et aux petites vedettes qui la parcouraient dans des gerbes d’écume. Au dessert, le soleil qui descendait sur le mont Valérien nous atteignit et nous sommes sortis sur la plate-forme. Un souffle d’air nous permit d’admirer sans transpirer la vue sur 360°. Nous étions tranquillement assis dans un fauteuil lorsqu’un groupe de quatre africains (ou afro américains) est arrivé. Taille moyenne : 2 m pour les hommes, 1,80 m pour les femmes, poids moyen : 150 kg pour les hommes, 100 kg pour les femmes. On ne peut pas vraiment dire qu’ils étaient gros, ils étaient énormes. Sur leur trente-et-un, vêtus de blanc, d’un blanc étincelant sur leur peau sombre. Des panamas blancs, des chaussures blanches, de l’or en bracelets, en colliers, en bagues. Ils se photographiaient les uns les autres avec des démonstrations enthousiastes. Ils se regroupèrent pour un selfie. Mais de toute évidence, ils débordaient du cadre. Je me suis levée pour leur proposer une aide qu’ils acceptèrent avec un étonnement qui m’étonna. Plutôt que le « cheese » habituel qui fait grimacer, je les fis rire et m’écriais « one, two, three… ». La photo fut plus que réussie. Ils furent ravis. Le sujet ne manquait pas d’intérêt !

Nous sommes redescendus en espérant prendre le 72, mais une fois traversé le pont d’Iéna au milieu d’une foule bigarrée dont un couvent de religieuses indiennes en costume de Mère Thérésa, l’autobus annonçait un retard de près d’une heure. Nous nous sommes dirigés le long du quai vers le métro de l’Alma, impatients de rentrer nous reposer et de nous rafraîchir à l’écart de la foule.

Ces temps-ci, Paris est envahi par une nuée de touristes, pas toujours des plus discrets. Nous avions été contraints par les dates, mais malgré cela et contre toute attente, nous avions pu profiter agréablement de cette soirée anniversaire sur la Tour Eiffel.