Le bruit des mouches a remplacé celui des rues de Paris. Tudieu, qu’elles sont collantes cette année ! Elles me chatouillent le cou, les bras, tournent autour de l’ordinateur. Mais aujourd’hui dimanche, tout est calme,

Les travaux de l’impasse ont remplacé ceux qui sévissaient à Paris devant mon atelier et dans l’immeuble. On pourrait penser que refaire les adductions d’eau, ajouter un rond-point inutile, regoudronner les routes est une spécialité française, si la Suisse et en particulier le canton de Genève n’offrait pas depuis plusieurs années un chantier plus permanent et plus impressionnant encore. Trajectoires bouchées, déviations, aller d’un point à un autre tient du jeu de piste et dès la nuit tombée, l’autoroute s’apparente à un labyrinthe.

Mais tout ceci ne nous empêche de mener une vie touginoise, agréable, tranquille et studieuse. Baignade au saut du lit, jardinage, courses, travail, déjeuner, café, sieste, travail, promenades, dîner à la fraîche et scrabble, quelques amis, sans parler des lectures tranquilles dans une maison que ses vieux murs gardent à une température raisonnable. Ça fait bizarre après l’agitation parisienne, le métro, les rues encombrées, les touristes plus collants que les mouches !

Ah, prendre le temps de songer à l’existence en regardant fleurir et se faner les roses, en méditant sur le sort des escargots durant la sécheresse, celui du merle qui nous tourne autour ! Les merluchons se sont-ils déjà envolés du nid dans la haie ?