Aujourd’hui, que les années ont passé, je regarde avec un regard neuf (!) le travail du temps. Je m’émerveille enfin de ces millions de lustres qui ont permis au torrent de creuser la montagne. Je pense à ces jours innombrables d’où l’homme était absent, à cette lenteur quasi éternelle pulvérisée aujourd’hui par la précipitation, par le remue ménage des hommes qui bousculent la planète jusqu’à la mettre en péril.

La Valserine disparaît dans la roche calcaire, elle s’y perd dans des crevasses sculptées de marmites du diable. On l’entend gronder sous nos pieds. On devine que la nature ne se laissera pas détruire sans protester. On devine que le changement climatique peut s’accompagner de phénomènes incontrôlables, combien est illusoire la maîtrise de l’homme sur la terre. Fini le romantisme qui attirait les touristes de la Belle Époque, place au réalisme, … s’il en est encore temps.

Fin.