Des grappes de costauds tiraient sur les drisses. Chaque équipage avait sa couleur, vert émeraude, bleu outremer, rouge vermillon, couleurs qui mettaient en valeur leur cohésion.
Notre vedette s’approcha encore des bateaux. C’était merveille de voir les coques fendre l’eau. Tout autour les voiles tendues glissaient dans le ciel comme une nuée de gigantesques papillons.
Nous avons longé un des plus grands. Une trentaine de malabars se recueillaient en silence, le regard dans le vide après avoir serré les toiles, lové les drisses, préparé les écoutes. L’un d’eux, peut-être plus costaud, en tout cas plus barbu sembla sortir de sa méditation, ses yeux se fixèrent sur nous. Il se leva avec la lenteur caractéristique des marins, et dressé sur ses jambes, insensible au mouvement du bateau, on l’entendit crier :
– Maman !
Juste devant moi, à l’avant de la vedette, une petite dame brune frisée, des lunettes rondes sur le nez, souriait. On leur fit une ovation.
Le jeune guide en profita pour lancer un hommage au pilote qui savait si bien approcher des voiliers sans les gêner. Ils se connaissaient tous. C’était la fête !
– Le départ va être donné dans un quart d’heure. Le vent a forci, nous annonça-t-il.
Le temps d’évoquer les subtilités techniques concernant la ligne de départ et les tactiques pour la franchir, le signal avait été donné et plusieurs bateaux trop pressés avaient dû faire demi-tour.
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