À quelle sauce allons-nous être mangés ? Jeudi, grève, reconductible certainement pour trois jours. Mais après ? Une semaine, un mois comme en 95 ? A l’origine de la grève, d’abord la réforme du régime des retraites de la SNCF, ensuite celles de la RATP, et enfin de tout le secteur public, réforme pourtant indispensable si on ne veut pas que le système implose. Bien que nous ayons les impôts les plus élevés d’Europe, l’état vit à crédit et son fonctionnement se délabre. Écoles, hôpitaux, services publics se mettent en grève. Tout le monde réclame de l’argent. Sous la pression des gilets jaunes, le gouvernement a ponctuellement lâché prise, au prix d’une dette augmentée et de nombreux mécontents qui se sont sentis oubliés ou grugés.
Le monde entier semble ne plus tourner rond. Les riches sont de plus en plus riches et le niveau de vie des pauvres ne suit pas. Révoltes. Montée des extrémismes. Pertes de valeurs, nationalismes, tentation du chaos, tout cela amplifié par Internet et les réseaux sociaux. Pendant ce temps, le climat se dérègle. Les dommages sont déjà irréversibles. Que faire ? La peur est mauvaise conseillère, se boucher les yeux, la pire des attitudes. Garder confiance, pas facile. Il le faut pourtant, pour nous-mêmes, pour nos enfants. Chercher des solutions chacun à son niveau, restructurer, éviter de gaspiller, inventer, se recentrer sur l’essentiel. Mais qu’est-ce que l’essentiel ? En tout cas, pas la soif personnelle de richesse et de pouvoir !
En 1995, alors qu’Alain Juppé avait déjà essayé de réformer les retraites, le pays s’était bloqué pendant un mois. J’allais à l’atelier en bateau-mouche. Ils avaient été réquisitionnés par la Mairie de Paris. Dans le froid de décembre, dans le vent et l’humidité ne croyez pas que c’était une partie de plaisir !
Par là-dessus, le film Les Misérables. À Montfermeil, une bêtise d’enfant enflamme la cité. Malentendus et violence policière. Le réalisateur avait auparavant tourné des documentaires sur les rapports entre la police et la population des banlieues. Constat d’incompréhension réciproque, confusion des valeurs, manque d’une autorité acceptable de la part des adultes. S’il y a misère, elle n’est pas financière comme du temps d’Hugo, chaque enfant dispose d’un smartphone, de provenance probablement douteuse, mais dont l’abonnement reste onéreux. Échec de la démocratie ? Regard heureusement tempéré par beaucoup d’humanité. Non, la guerre et la dictature ne sont pas souhaitables…
Dans la solitude de mon atelier, je propose une autre vision du monde. Utopie ?
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