Puis nous avons suivi la lisière de vastes champs de maïs. Jacqueline nous expliqua qu’ils étaient cultivés par son neveu Marc. Notre petit-cousin gère une grosse ferme d’élevage de Charolais. Il pratique l’agriculture raisonnée, c’est-à-dire qu’il produit la totalité de la nourriture destinée à ses vaches sans engrais ni herbicides. Les tiges et les feuilles couleur vert émeraude s’épanouissaient à l’aise sur les terres humidifiées par la rivière.

Ça et là, des drapeaux américains claquaient dans la bise pour commémorer l’existence d’un grand hôpital de campagne (10 000 à 40 000 lits) installé à Mars sur Allier de 1918 à 19. Il n’en reste à peu près rien. Après l’entrée en guerre de l’Amérique, on y a soigné les maladies infectieuses, diphtérie, typhoïde, etc., attrapées sur le front, fixé des atèles sur les fractures des membres et des mâchoires, soigné les dégats ophtalmologiques.

Pendant le déjeuner (un délicieux rôti de bœuf cela va de soi, salade de la voisine, framboises du jardin). Jean-Guy, mon cousin  qui a passé la main à son fils Marc il y a une bonne quinzaine d’années et son épouse Corinne nous ont évoqué le travail d’agriculteur. Passionnant ! Il évoquait tout particulièrement le progrès apporté par les alarmes installées dans les chambres à coucher des exploitants. Je n’en ai pas très bien compris le fonctionnement, mais des caméras détectent les mouvements des bêtes et permettent ainsi d’échapper aux rondes de nuit durant la période de vêlages. En partant, nous avons longé les vastes bâtiments de stabulation, vides pendant la belle saison et j’ai regardé d’un tout autre œil les innombrables vaches qui parsemaient les près. Ils nous en avaient parlé comme si elles faisaient partie de la famille.

L’arrivée à Paris dans les embouteillages de l’autoroute, puis au milieu des immeubles et des trottoirs me parut surréaliste. C’est un peu éberluée que je me suis engouffrée dans le métro afin d’éviter à Yves de se coltiner le centre encombré de la capitale.