Semaine des Dionysies. Spéciale Eschyle.

J’étais trop fatiguée pour aller voir le Prométhée enchaîné. Je dois dire que je ne le regrettais pas vraiment, ayant le souvenir d’une pièce bavarde et statique. Le malheureux Prométhée ne bouge pas durant plus de deux heures, puni et enchaîné qu’il est pour avoir volé le feu aux Dieux et l’avoir livré aux hommes. Il est vrai que ces derniers n’en ont pas toujours fait un bon usage et que de nombreuses guerres en ont résulté. On m’a dit que la représentation fut un succès.

Les Suppliantes furent moins bien accueillies. Le chœur n’était pas au point, rouage essentiel puisque c’est la parole des Égyptiennes qui supplient la ville d’Argos de leur accorder l’hospitalité, ancêtres des actuels demandeurs d’asile. Ayant pu assister à la table ronde de la BNF, j’ai appris que ces pauvres femmes menacées du pire dans leur pays n’étaient peut-être pas celles qu’elles prétendaient. Elles auraient accumulé roublardises et mensonges pour finalement contribuer à la chute d’Argos. Question d’interprétation ? Avec les Grecs anciens (et peur-être modernes) rien n’est jamais simple.

Nous avons participé à la lecture du Café homérique du chant 22 de l’Odyssée. C’est l’histoire d’Ulysse et de ses compagnons aux prises avec les monstres Charybde et Scylla. Histoire horrifique et très amusante à déclamer. À la fin, le public fut convié à se joindre à nous. Ils ne laissèrent pas leur part aux chiens…

Puis j’ai vu Les Perses pour la quatrième fois. La défaite mémorable des Perses dans leur tentative d’envahir la Grèce. Eschyle se fait un malin plaisir de louanger les vaincus pour mieux honorer les vainqueurs. Comment ne pas aimer la litanie des noms des guerriers, puis des morts qui ne reviendront jamais ?

Le chœur :

Où sont tes amis si nombreux d’autrefois ? où sont ceux qui combattaient à tes côtés, oui, Pharandacès, Susas, Pélagon, Datâmes, Agdabatès, Psammis, et ce Susicanès qui, pour te suivre, avait quitté Ecbatane ?

Xerxès:

Ils ont péri…