Un café peut s’ouvrir à des activités originales. J’en connais plusieurs.

Rue de Charenton, le Rocamadour accueillait dans sa salle du fond nos réunions de copropriété autour de monsieur Camuset, président bénévole, un vieux de la vieille du quartier, pour lequel les règlements et les lois n’avaient pas de secret.

Dans le quartier grec de la Huchette, l’Olympie réunit chaque mois dans ses sous-sols une grande vingtaine de traducteurs d’Homère. Une dizaine d’hellénistes reste ensuite à déjeuner pour continuer des évocations personnelles soudant des amitiés de longue date.

Place de la Bastille, le Café des Phares s’ouvre chaque dimanche matin, qu’il pleuve ou qu’il vente, été comme hiver, à des interventions philosophiques. Après avoir choisi à main levée un thème, le meneur de jeu tend le micro à qui veut s’exprimer. S’y retrouvent plus de cinquante personnes de tous bords, de toutes les nationalités, de toutes les professions, surtout des médecins, des scientifiques, mais aussi des artisans, cultivés ou non. Le dernier thème : souvenir et mémoire.

Je me souviens d’un café de la rue de Turenne qui possédait un billard. J’aimais tellement déguster mon sandwich baguette-jambon-cornichon en regardant et en écoutant les billes virevolter. L’alternance du silence et des commentaires m’enchantait.