Londres : voici les trois nouvelles oeuvres de Banksy dont le message interroge

Le village est désert. Tous partis. Nous lisons, nous travaillons.

Je viens de finir le modelage d’un grand arbre en plusieurs pièces, un travail acrobatique, avec le risque qu’il craquelle au séchage. Je ne disposais pas d’une base suffisamment souple. On verra bien !

Je pense à Banksy. Fort de ses dessins de street art relayés dans les médias du monde entier, il nous réserve depuis une semaine une surprise quotidienne à Londres. Une série d’animaux peints en silhouette noire dans des situations énigmatiques. Un bouquetin perché sur une colonne, deux éléphants qui s’appellent avec leur trompe de fenêtre à fenêtre, des pélicans qui pêchent au-dessus d’une poissonnerie. Un loup hurle à la lune dans une parabole, œuvre aussitôt volée (la cote de Banksy est au plus haut). La plus drôle, des singes qui font des acrobaties, pendus par les mains à un rebord de mur. Une allusion aux Jeux olympiques ? Si critique, il y a, elle est légère. J’aime l’esprit de cet artiste, son ironie, sa liberté.

Les Jeux olympiques se terminent dans une allégresse généralisée. Réussite sur toute la ligne ! Peu de problèmes dans les transports comme on l’avait craint, il est vrai que les Parisiens ont fui. Peu de problèmes techniques sur les sites. Beaucoup d’épreuves se sont déroulées dans Paris même : sur le champ de Mars, sur l’esplanade des Invalides, dans le grand Palais…, devant un public heureux de visiter la capitale par la même occasion. Une belle euphorie, dit-on, a régné sur la ville. Après le marathon féminin du matin, le même ouvert à tous a lancé durant la nuit plus de 20 000 anonymes depuis l’Hôtel de Ville jusqu’à Versailles et retour dans une atmosphère de bonne humeur. La température malgré quelques pics n’a pas perturbé les épreuves, de nombreux records du monde ont été enregistrés. Les Français ont battu leur record de médailles. Malgré les pronostics pessimistes, tout s’est bien passé.

La cérémonie de clôture au stade de France a réuni 70 000 personnes hurlant d’enthousiasme autour d’un parterre de 4 000 athlètes, entraîneurs, volontaires, porteurs de drapeaux comme un énorme adieu à la quinzaine de jours consacrée à l’effort, à la solidarité, aux valeurs de l’olympisme. Comme durant la cérémonie d’ouverture, beaucoup de clins d’œil à la culture d’aujourd’hui, urbaine, woke, gentiment transgressive des valeurs classiques, et surtout bruyante.

Je dois dire qu’au bout d’un certain temps, j’ai été obligée de couper le son. Une sorte de mélopée sidérale envoyée en continu par un orchestre au turbin, amplifiée par des procédés numérisés, sans queue ni tête, un peu comme celle des documentaires à la télévision, m’a fatigué les oreilles. À part la belle et sincère interprétation de Zaho de Sagazan (24 ans) de Sous le ciel de Paris dans le jardin des Tuileries, les chansons ressemblaient à des cris plutôt qu’à de la musique.

Pour terminer, un montage nous a transportés à Los Angeles où auront lieu les prochains jeux. Sur un podium à Palm Beach, des chanteurs poussaient des hurlements plus frénétiques encore. Devant eux, une stripteaseuse remuait de grosses fesses et de gros seins, comme la promesse d’une montée en kitch.

Comment ne pas tirer un coup de chapeau à ceux qui se sont moqué des critiques et qui ont cru jusqu’au bout à cet événement sportif ? Une parenthèse enchantée, lit-on dans la presse.

Si le danger de ces fêtes collectives est peut-être le besoin d’adrénaline qu’elles créent, susceptible par la suite de lancer des mouvements beaucoup moins pacifiques, ne mégotons pas. Ces jeux ont montré un dynamisme réconfortant, une volonté de paix internationale.