Pas trop envie d’écrire. Farniente ?

Pour cause de froidure et de pluie éventuelle, nous avons dû repousser notre navigation sur le lac et le repas à la Comète avec Jenni. J’en parlerai plus tard. Il m’a envoyé un drôle de petit livre qui raconte une croisière en voilier dans les années 50, à la manière de Trois hommes dans un bateau, écrite pour les amoureux du Léman dont il fait partie.

Pas trop de difficulté à passer le pont du Mont Blanc. Déjeuner à Hermance au bord du lac. Vent du sud, vent « blanc » Ah, le chant des vagues sur la glissière et le mur du quai ! Retrouvailles et conversations confiantes avec Nelly, Bernard et Laurette. Alain trop fatigué n’avait pas pu se joindre à nous. Le temps passe, mais l’amitié ne vieillit pas.  Délicieux filets de perches « du lac».

La veille, beau temps. Une rencontre au col de Tamié avec Jean-Claude, Ève, Emmanuel et Noé au restaurant, dans un chalet à l’ancienne. Une sorte de musée des intérieurs savoyards du début du 20e siècle. Tartiflettes, jambon de pays, vacherin, tout était délicieux, servi par une patronne qui avait largement dépassé l’âge de cette retraite qui a tant remué la France le mois dernier. Noé nous a offert des macarons qu’il avait confectionnés lui-même. Même Hermé n’en fait pas de plus jolis ni de plus raffinés. Incroyable ! Il arrive sur vingt ans… À cet âge et encore maintenant, je n’ai fait et ne fais que de la cuisine basique.

Je demande à Jean-Claude des nouvelles de Madagascar où il a été missionnaire durant 50 ans, il répond :

– J’ai surtout des nouvelles par les religieuses. Elles font du bon travail.

Je le taquine :

– Les femmes ne sont pas si mal que ça !

– Elles sont épatantes. Elles sont même tellement bien que je n’ai jamais pu en choisir une, réplique-t-il avec un sourire.

Ce qui a fait rire Noé, assez peu au courant en ce qui concerne l’Église catholique.

Une autre fois, Jean-Claude avait dit :

– À entendre les gens en confession, je suis bien content de ne pas m’être marié !

Nous étions arrivés en retard, immobilisés pendant une heure devant l’aéroport de Genève. Quand la file s’est ébranlée, nous n’avons vu aucune trace de l’accident sur l’autoroute. Il a dit sur un ton tranquille :

– C’est bien suisse. On nettoie et c’est comme s’il ne s’était rien passé !

Nous bénéficions à Gex d’un cinéma qui passe des films d’art et d’essai, souvent juste après leur sortie. C’est ainsi que nous avons vu Les filles d’Olfa, un documentaire-fiction sur une famille tunisienne dont deux filles ont rejoint l’Etat islamique. L’affaire avait fait grand bruit à l’époque. Pris sur le vif, un très beau film qui montre sur quel terreau  peut s’installer le fanatisme et quels rouages sont utilisés par ses prédateurs. Manque de structures, absence des pères, pauvreté, maladresses, mais aussi  beaucoup d’amour et d’humour. Une scène où elles rejouent la première fois qu’elles enfilent un hidjab.

– Rabats ton voile, tu es beaucoup trop belle, dit l’une d’elle à sa sœur, se moquant du puritanisme de DAESH.  

Les deux filles restées en Tunisie disent avoir été sauvées par un centre de rééducation. Les deux autres sont en prison en Libye pour encore de nombreuses années.

Le spectacle d’Émilie, Rentrée 42  a reçu la Palme du meilleur spectacle Off d’Avignon. Nous sommes tous très fiers d’elle et les félicitations fusent sur WhatSapp.