Encore un premier ministre. Miss France.
Une motion de censure contre le budget de l’année prochaine ayant été déposée par le RN, Michel Barnier (centre droit) a démissionné. Vendredi, François Bayrou (un peu plus à gauche) a été nommé Premier ministre. On se retrouve à peu de chose près dans la même situation qu’auparavant. Comment éviter la censure du budget par les partis extrémistes ? Problème commun aux démocraties actuelles.
Quatre Premiers ministres en un an, un record ! Pendant ce temps, l’agence de notation internationale Moody’s qui juge de l’état d’endettement des états a baissé la note de la France. Si le budget n’est pas voté au plus vite, les intérêts de la dette vont s’envoler et les finances de l’état risquent d’être en très mauvaise posture. Il est indispensable de contenir la dette pour éviter la tutelle du Fonds Monétaire International. Comme ce sont les familles à budget serré qui trinquent, le risque de flambée sociale est important. La marge de manœuvre est très étroite, certains disent même inexistante. Mission impossible ?
La France, bien que championne d’Europe en matière de dette, n’est pas seule dans cette situation, l’Allemagne jadis moteur économique de l’Europe, également. On se demande ce que l’avenir nous réserve !
Un cyclone a soufflé sur Mayotte, rasant tout sur son passage. Le plus terrible depuis des décennies. Le bilan humain ne peut pas encore être évalué sous les décombres. Le préfet parle de centaines ou de milliers de morts. Plus d’eau, plus d’électricité. Cet archipel, département français, est en grande partie recouvert de bidonvilles bricolés par des émigrants venus des Comores. Ces abris de fortune ne sont plus que tôles pliées et débris. Leur fragilité en fait pourtant la force. On les voit déjà se redresser.
Pendant ce temps, le pape, qui a refusé d’assister à l’inauguration de Notre-Dame, est en visite en Corse. Encore un événement de foule ! On dirait que les gens ont plus que jamais besoin de se retrouver dans des rituels festifs.
À ce propos et sans faire de comparaisons oiseuses, je me suis amusée après La main au collet d’Hitchcock à regarder durant une heure l’élection de miss France. J’y ai observé quelque chose de bizarre par rapport aux autres années. Je me suis reproché de les trouver un peu moins jolies, un peu moins dynamiques. Serait-ce qu’en vieillissant un fond d’amertume m’éloignait de leur jeunesse solaire ? Il est vrai que ce genre d’événement qui tient des comices agricoles ou des concours canins pouvait agacer, mais pourquoi davantage cette année ? Les lauréates sont pourtant de plus en plus des jeunes femmes cultivées et décidées, des femmes modernes. Leur année de royauté leur autorise une visibilité assumée.
Le lendemain, j’ai appris que la jolie Miss Pas-de-Calais ayant mes faveurs n’était que Première demoiselle d’honneur. Une jeune femme noire, Miss Martinique, âgée de 34 ans, pas très jolie, paupières tombantes, sourire figé, avait été élue. J’ai mis son succès sur le compte du jury, exclusivement féminin, composé de stars vieillissantes, Sylvie Vartan, présidente. J’y ai vu une volonté louable de dépasser le cliché de la jolie fille de vingt ans (que j’ai tout de même un peu regretté).
Pour en avoir le cœur net, j’ai regardé en début d’après-midi un long reportage à TF1. J’ai vu des centaines de personnes tourner pendant des mois autour des trente jeunes femmes sélectionnées dans toute la France. À prix d’or ! Voyages, robes, apprentissages divers. Une sorte de troupe du Lido. Elles se laissaient faire comme des poupées Barbie. Visages parfois boudeurs, toujours volontaires. Le reportage datant de deux ans suivait un parcours assez traditionnel.
C’est alors que j’ai découvert sur Internet le changement des règles. Désormais les mères de famille, les femmes trans et les prétendantes tatouées, par exemple, sont désormais autorisées à présenter leur candidature. Et la limite d’âge, auparavant fixée à 24 ans, a été supprimée. Waouh ! Les temps changent !
Cela voudrait-il dire qu’on peut s’attendre à ce que l’élection tourne à la Gay pride ? En tous cas la Belgique a décidé d’abandonner son concours de beauté.
Dimanche, j’ai retrouvé Pierre au bistro de Saint Eustache. Je lui ai fait part de mes observations, mais le sujet ne l’a pas passionné. Nous sommes passés à autre chose…
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