Résumé : Le fils du roi se retrouve en enfer.
Stupéfié, le cœur bondissant dans la poitrine, il bredouilla une réponse qui se fondit dans le vacarme.
— Comment t’appelles-tu ? hurla-t-elle à nouveau.
Saisi par l’urgence de ne pas perdre une chance qui ne se renouvellerait pas de sitôt, il hurla à son tour comme les trompettes accueillant un hôte depuis les murailles du palais.
— Lancelot !
— Enzo ?
— Non, Lan-ce-lot !
Et il ajouta dans la crainte de voir la jeune fille s’évanouir comme un rêve dans cet univers démoniaque :
— Et vous, qui êtes-vous ?
Le vacarme couvrit ses paroles. D’un pas décidé, elle l’entraîna sans dommage vers le centre de la tente et commença à se trémousser au rythme de la foule et des tambours. Son corps ondulait, ses tresses se balançaient de droite et de gauche, ses pieds frappaient le sol avec un allant qui évoquait les danses dans les campagnes. Une paysanne ? Comment pourrait-il convaincre son père de l’épouser ?
Il en était là de ses réflexions lorsque le personnage au justaucorps s’approcha et lui fit signe de le suivre. Son sang ne fit qu’un tour. Comment un être démoniaque pouvait-il donner des ordres à un prince dont les ancêtres avaient participé aux saintes croisades ? Il l’envoya valdinguer sur le sol et se proposait de l’achever d’un coup de dague lorsqu’il fut bousculé par la foule qui se précipitait de tous côtés, prenant parti pour l’un ou pour l’autre. Ce fut bientôt une bagarre généralisée où il devenait difficile de discerner les gesticulations des combattants de celles des danseurs.
La jeune fille le tira par la manche malgré ses protestations. Elle le poussa vers la sortie et ils se retrouvèrent assis côte à côte sous les étoiles.
— Tu n’es pas fou, Lancelot ? C’était un agent de sécurité. Il faut partir. Viens chez moi, mes parents ne sont pas là, ils sont à New York. On prend ta voiture ?
(à suivre)
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