Aux élections législatives, le parti du président de la République perd la majorité absolue. Pour la première fois, l’extrême droite fait une percée et passe de 8 à 89 sièges.
Emmanuel Macron ne l’a pas volé. En gouvernant sans réelle concertation, il s’est mis à dos ceux qui se sentent exclus des décisions les concernant.
Marine Le Pen n’a pas seulement engrangé sur ce mécontentement, mais elle a tiré les bénéfices d’une certaine rigueur morale et politique lorsque, sans regret, elle a laissé partir vers le candidat Zeymour les pourris de son parti, dans le genre Gilbert Collard. Idées fascistes et compagnonnage véreux plus ou moins écartés, son parti n’en reste pas moins populiste, sans réelles propositions.
Ce matin, aux yeux de la macronie, la France serait devenue ingouvernable. On verra…
Je reviens sur la kermesse de Montalembert à Nogent. Très impressionnée par l’implication des parents : stands de jeux imaginatifs et numérisés, restaurant presque gastronomique (cochonnet chaud à la crème légère), structures gonflables rigolotes, karaoké… Il régnait ce dimanche sur l’école de Thomas une bonne humeur et une vivacité qui démentaient les propos pessimistes entendus souvent sur les générations montantes.
Canicule.
À Paris, la température est montée jusqu’à 38°. Pendant deux-trois jours, j’ai vécu dans l’obscurité, fenêtres et rideaux fermés, ne bougeant que pour aller boire, la plupart du temps allongée dans mon lit, agréablement rafraîchie par un ventilateur.
Gilles était parti jouer Les Suppliantes à Argenton-sur-Creuse. Ils devaient se produire dans le théâtre antique à 14 heures en pleine cagna et j’étais inquiète. Heureusement, la direction du Festival leur a trouvé une solution de repli dans l’église de Saint-Marcel. Mais la représentation du lendemain soir était maintenue au théâtre antique.
J’ai vu sur internet que la température y frôlerait encore les 40° à 21 heures et je lui ai envoyé un message exprimant mes craintes, lui rappelant « qu’il tombait facilement dans les pommes », que « je n’aimais pas ça ». Ils ont finalement et heureusement décidé de jouer de nouveau dans l’église.
Au retour, il m’a dit :
— Quand j’ai reçu ton message, nous étions en train d’en discuter et ton message les a aidés à prendre leur décision.
Je lui ai dit :
— Ils ont surtout eu peur d’avoir à te ramasser par terre !
Il a conclu :
— De toute façon, le public ne serait pas venu !
C’est sûr ! Mais j’imaginais la déception des hellénistes, attachés au vaste amphithéâtre romain.
Gilles a donc joué le roi d’Argos du haut de la chaire historique en bois ouvragé de la très belle église romane de Saint-Marcel.
Une photo en fait foi. Il y a grande allure, dans sa toge écarlate, derrière son masque et sa barbe blanche. Cependant, je dois dire qu’elle m’a un peu gênée, car je n’ai pas un très bon souvenir des harangues et des prêches qui nous tombaient sur la tête dans mon enfance.
— Elles ne sont plus jamais utilisées, dit Gilles
— Tu as donc poussé le petit portillon du bas ?
— Oui, et j’ai monté l’escalier de bois.
— Les marches étaient raides ? Les prêtres étaient vieux, souvent des vieillards.
— Il y avait des rambardes des deux côtés.
Il se tut un instant, et il précisa :
— Le bord de la chaire était rembourré et recouvert de velours. Très confortable pour les mains et les avant-bras !
Je pensais à mon inconfort de petite fille, au débit de paroles qui n’en finissaient pas, à cette patience qui me tenait sans réaction sur mon banc de bois ou sur ma chaise de paille trop haute.
A la réception de la photo sur Whatsapp, nos enfants qui n’avaient pas connu ce genre d’obligation manifestèrent à leur père leur admiration par un pouce levé. Cette « icône », certes, n’avait pas grand-chose de commun avec la solennité des rites gréco-latins ! Peut-être, avec le pouce levé des César au Colysée.
Dois-je ajouter que juste avant la canicule, un douloureux torticolis m’avait maintenue au lit durant plusieurs jours ? Épisode chronique, … malvenu dans une chronique ?
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