bibliothéque Balzac

Ce samedi, la réunion des Études byroniennes avait lieu à la Maison de Balzac.

La neige avait un peu fondu, mais les trottoirs restaient glissants. Une quantité de poignets et de jambes cassées encombraient les hôpitaux. C’est avec la plus grande prudence que j’ai franchi les cinq cents mètres qui séparent le Trocadéro de la maison de Balzac. Comment savourer le soleil, les yeux fixés sur ses chaussures? Un soleil bien rare durant ces trois mois de pluie, de brume et de nuage ! Il m’a enfin réchauffé le corps et l’âme, lorsque je me suis arrêtée devant le portail. Comment font les Nordiques pour s’en passer durant la moitié de l’année ?

Le gardien du musée m’a accueillie avec un sourire. Sous son regard attentif, j’ai descendu l’escalier vers le jardin. Puis dans la maison, j’ai franchi les volées menant deux étages plus bas à la bibliothèque. Descente ö combien émouvante, lorsqu’on sait que l’écrivain aussi travailleur que dépensier l’empruntait pour semer ses créanciers. Honoré de Balzac avait choisi cette maison sur la pente de Chaillot à cause de ses deux issues en haut rue Raynouard, en bas sur une ruelle

Dans la bibliothèque ensoleillée, la présentation de la conférence avait déjà commencé. Elle fut passionnante. La conférencière, ancienne directrice du musée Delacroix évoquait l’inspiration puisée par Delacroix dans les écrits de Byron. Un régal de références, de précision et d’érudition mises en valeur par une clarté qui nous laissait imaginer que nous étions des familiers des deux génies. Son ouverture et sa modestie autorisaient toutes les questions sans craindre de paraître ignares.

Il émane de cette salle au plancher couleur d’ambre, aux poutres claires une atmosphère de paix et de travail tout à fait particulière. Tout le monde vous le dira. Le soleil caressait le sol y traçant des fenêtres allongées comme si le jardin cherchait à s’y introduire pour nous annoncer la venue du printemps.

(à suivre).