Comme il est difficile de savoir ce que l’avenir retiendra de ces observations notées sur le moment ! L’écriture dépend de l’humeur de son auteur, de ces états d’âme, mais la lecture est encore plus subjective. Quand je me relis, l’auteur et le lecteur se confondent, je vous laisse imaginer se qui se passe dans ma tête !
Cher lecteur, je vous espère à mes côtés pour retenir ces miettes du temps qui passe, en toute liberté, promenade commune dans le jardin de nos vies.
Hier, finale de la coupe du monde de foot. Quelle histoire !
Organisée en plein désert dans des conditions désastreuses tant sur le plan humain qu’écologique par le Qatar, émirat pétrolier richissime, on aurait dû bouder l’événement. On aurait presque pu…
Mais on gagnait ! La France a gagné jusqu’à la finale de dimanche.
Retransmis dans le monde entier, les matchs ont peu à peu éclipsé la guerre en Ukraine, l’économie en berne, le froid, les distributions alimentaires. Ce grand jeu et ses aléas, ses espoirs, ces déceptions, la vitalité des joueurs, ses règles (pour moi incompréhensibles), son rythme, ses réussites et ses ratages, les commentaires ont cristallisé l’intérêt général. Et tout le monde a sauté de joie sur sa chaise, ou pleuré sur son canapé, dans les foyers, dans les bistros, sur les places, énorme fête de plusieurs milliards de participants.
Mais la plus émotive, la plus excitante, la plus éprouvante fut bien la finale de dimanche !
Ah ! Mbappé, héros des temps modernes. Jeune hérault de l’équipe de France, d’origine camerounaise et kabyle, il affrontait Messi, la glorieuse star de l’équipe d’Argentine, pour le dernier match de sa carrière, pour le seul trophée qui lui manquait. La jeunesse et l’expérience. Le monde balançait entre ces deux équipes.
La semaine précédente, l’équipe de France avait été éprouvée par un virus privant d’entrainement plusieurs de ses joueurs, mais on ne s’attendait pas à une première mi-temps aussi calamiteuse. L’Argentine a dominé et placé deux buts. On avait perdu espoir, quand à la reprise, après un penalty réussi, on a vu Mbappé cavaler, se jeter sur le ballon, mettre un but d’égalisation. Messi a de nouveau frappé, sa dernière gloire ! Mais Mbappé, quelques secondes avant la fin des prolongations a magistralement égalisé. 3-3 ! Tirs au but. Le souffle coupé, on a vu l’impensable se produire. Les Français qui avaient toujours eu l’avantage dans cet exercice ont raté deux buts et ont perdu ! Match, homérique, épique, mémorable, qui restera dans toutes les mémoires.
J’en retiens les regards des deux héros, une sorte de naïveté, une ouverture de tout leur être, physique et mentale, soudés à l’équipe, à l’entraineur, en même temps superbement libres et inventifs. À la fois dans le jeu et au milieu de la foule. Oui, ce sont bien des héros des temps modernes. Comment les footballeurs peuvent-ils courir plus d’une heure et demie après un ballon, le chercher, le perdre, le lancer, avec une telle intelligence et en même temps assumer le poids de ces milliers de spectateurs, de ces milliards de regards à la télévision, pour ou contre eux ? Et il faut bien l’ajouter, le poids des milliards de dollars dépensés et gagnés dans l’organisation de la compétition. Voilà qui semble surhumain.
Mbappé s’est assis sur la pelouse, inconsolable. Rien n’y fit, la présence du président de la République, de Didier Deschamps. Visage figé, il a gagné la sortie et c’est dans les bras de son père qu’il a éclaté en sanglots. Il n’a que 24 ans !… L’avenir est devant lui.
Messi et l’Argentine ont laissé éclater leur joie. Pays accablé par une crise financière, il avait fourni 50 000 supporters dans les gradins de Doha, contre seulement quelques milliers de Français. Symbole de vitalité ou besoin de symbole ? Jeux du cirque ou apprentissage du talent et de l’affrontement ? Probablement les deux à la fois.
Et qu’en est-il du Qatar, pays secret, dans tout ça ? On n’en sait trop rien.
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