Il y a plus d’un an, nous avions décidé de réunir nos trois générations pendant le grand week-end de l’Ascension. Nous voulions une maison suffisamment vaste pour que chaque famille s’y sente à l’aise. La Bourgogne faisait l’unanimité, à mi-distance de Grenoble et de Paris. Mais, à force de procrastination (mot à la mode…), tous les gites adéquats se trouvèrent loués. On a surfé vers l’est, quitté les domaines viticoles du Mâconnais, on a frôlé le Jura, on a poussé du côté de Châtillon sur Seine, terra incognita. On a fini par cliquer sur une « maison de maître » à vingt-cinq kilomètres de toute ville commerçante, qui semblait nous garantir la tranquillité recherchée. D’expérience, le calme de la campagne est souvent relatif, perturbé par des concasseuses à maïs, des trayeuses, le cancanement ravageur des oies et des canards, le cri des coqs à horaires décalés, les aboiements de chiens flairant un renard, le tout dominé par le hurlement du TGV à cadences rapprochées.
La maison était belle, de quoi faire confiance ! Et puis, on apporterait des jeux de société en cas de pluie. Après tout, la France n’est pas un désert, il devait bien y avoir des sites intéressants à proximité. Les sources de la Seine par exemple, à quelques dizaines de kilomètres de là, j’avais toujours rêvé d’y aller.
Tout de même, lorsque venant de Tougin nous avons traversé le Jura et que la température s’apparentait plus à un début d’avril qu’à un mois de mai finissant, nous étions un peu inquiets. Il resterait toujours le plaisir d’une agréable rencontre dans un lieu à découvrir…
(à suivre)
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