17 septembre 2019
Trop à vous raconter. Commençons…
Il y a longtemps que nous voulions aller vers l’ouest. Malgré une météo incertaine, nous sommes partis vaille que vaille chez ma cousine Anne-Marie et son mari Arnaud. Elle n’était pas très en forme pour être tombée sur le dos quelques semaines auparavant, mais nous avions vécu dans la propriété de Munet des moments inoubliables durant notre adolescence et nous étions toutes deux désireuses de nous y retrouver.
Auparavant, j’avais envoyé un message à Danielle Morellet pour lui demander si nous pouvions passer lui dire un petit bonjour à Cholet. Malgré une journée chargée, elle nous attendait pour le thé, ce qui nous a touchés.
Partis de Paris sous les nuages, nous sommes arrivés à Cholet sous un délicieux soleil de septembre. Après un déjeuner sur la place, nous avons visité le musée d’Art et d’Histoire, particulièrement intéressés par les guerres de Vendée.
À l’entrée, en discutant avec une conservatrice, nous avons compris qu’elles avaient laissé des traces restées sensibles aujourd’hui. Il ne fallait pas confondre Chouans et Vendéens et admettre la complexité d’un soulèvement dont l’histoire avait déformé les motivations. Sur la pointe des pieds, nous avons abordé cette terrible guerre civile opposant les Blancs et les Bleus durant une dizaine d’années et faisant 300 000 morts. Les « colonnes infernales » envoyées de Paris par le Comité de salut public durant la Convention avaient brûlé les villages, tué femmes et enfants dans des conditions effroyables et la révolte s’était répandue dans tout l’ouest de la France bien au-delà du clivage royaliste-républicain. Sous Napoléon, Hoche s’appuyant sur des promesses non tenues en avait été le pacificateur, plus par l’anéantissement de tout espoir que par réelle volonté d’en finir. Par la suite et durant plus de vingt-cinq ans, la Vendée n’avait plus été qu’un désert vide de toute habitation et laissé à l’abandon.
Des objets touchants comme les fourches des révoltés, des explications simples et claires, les portraits des chefs militaires, les maquettes de batailles nous ont fait revivre les horreurs d’une guerre qui évoquait cruellement la Syrie ou le Yémen d’aujourd’hui. Il est bon de ne pas oublier que le pire est toujours possible !
(à suivre)
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