Semaine du 24 avril au 1 mai 2018
Les Pertes de la Valserine.
Au début du siècle dernier, on venait de l’Europe entière admirer les Pertes de la Valserine. Enfants, nous passions chaque année sur la route qui serpentait au-dessus de la rivière cachée par des arbres. Bourrée à craquer, la voiture roulait à vive allure vers Nernier, le village de nos vacances sur le bord du Léman. Je m’en étais vanté et notre professeur de géographie n’en revenait pas d’avoir dans sa classe une élève aussi chanceuse.
Je n’avais pas osé lui avouer que nous ne nous étions jamais arrêtés sur le petit parking et que nous n’avions jamais descendu le raidillon qui y menait, trop impatients d’arriver ou trop préoccupés par le retour. Une fois arrivés, les baignades et les navigations nous intéressaient bien davantage que n’importe quelle merveille géologique. Depuis lors, mère et grand-mère, je passe désormais plusieurs mois par an non loin de là, sans y avoir encore mis les pieds. Peut-être afin de préserver l’impression provoquée par l’hyperbolique description de ma professeure.
Mais voilà qu’avant-hier, Emmanuel a eu la bonne idée de proposer cette promenade, cinq kilomètres depuis la ville de Bellegarde, à l’insatiable énergie de nos petits-enfants qui remplissent la maison pour les vacances de Pâques. Je ne fus certes pas déçue !
(à suivre)
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