Le spectacle réunit les écoles des communes de Saint Quentin en Yvelines, un orchestre, des solistes de l’Opéra de Paris ainsi qu’une manécanterie, à l’origine celle de Radio France, aujourd’hui locale après de longues années de formation, un metteur en scène, souvent un assistant parmi les plus fameux d’Europe. Je me souviens tout particulièrement d’Hansel et Gretel, opéra romantique datant de 1893. C’est l’histoire, tirée d’un conte de Grimm, de deux petits enfants abandonnés dans la forêt mourant de faim et luttant victorieusement pour ne pas être mangés par une sorcière qui les avait attirés dans une maison de pain d’épice remplie de friandises.
À la fin, les quatre cents enfants se sont élancés en farandole dans la salle, montant les escaliers, se glissant dans les coursives, descendant et remontant, frôlant les familles, sérieux, souples, visages en attente. Sans vraiment s’en douter ils transmettaient un message de paix, la volonté de résister à l’adversité par l’intermédiaire de ce conte immémorial et de sa musique. La farandole comptait une cinquantaine de nationalités différentes issues du monde entier. Une sidération avait saisi le public et l’émotion nouait les gorges. Quand les enfants retournèrent à leur place et après que l’orchestre envoya ses derniers accords, il y eut un silence. Quand les applaudissements éclatèrent comme un trop-plein de vie, ils durèrent une bonne dizaine de minutes. On aurait dit que personne ne pouvait se résoudre à les interrompre. Enfin, la salle se vida. Saris, boubous, voiles, robes légères, jeans et costumes s’unirent sur l’esplanade du théâtre de Saint Quentin en Yvelines dans la lumière du soleil.
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