On continua vers la Tour de la Télévision. Comme l’ascenseur nous propulsait vers le restaurant situé au sommet, je ressentis que la montée tenait de l’aspiration chirurgicale. À l’arrivée, je m’éclipsais et je constatai une perte qui ne laissait aucun doute sur l’évacuation de l’embryon. Je n’avais pas encore eu le temps de prendre conscience de mon état, je me sentis juste soulagée de constater qu’aucune hémorragie ne menaçait, comme si un bourgeon mal accroché s’était tout naturellement détaché. Ce fut cependant dans un état un peu second que je rejoignis mes compagnons pour déjeuner sur la partie mobile qui surplombait Berlin.
Durant la rotation du restaurant, nous avons eu tout le loisir d’observer Berlin du sud au nord et d’est en ouest. Je fus d’emblée surprise par l’abondance de verdure, de jardins et de lacs qui bordaient la ville, à croire qu’elle était posée sur un immense parc de conception à la fois savante et libre, une sorte de parc de Bagatelle à grande échelle. J’avais vu des images de capitale à forte densité, que ce soit les bâtiments opulents d’avant la guerre, les chicots de mur laissés par les bombes, ou l’intense reconstruction d’alors et je n’imaginais pas la somptuosité d’un tel écrin de verdure. Qu’en est-il aujourd’hui ? Les Français expatriés vantent la vie à Berlin et je suppose que ses parcs y sont pour beaucoup.
(à suivre)
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