Gaza, Donald Trump et le gouvernement français (suite)

Les jours se suivent sans qu’il soit possible de prévoir ce qu’il adviendra de la paix à Gaza. Les otages vivants israéliens sont rentrés chez eux. Les dépouilles reviennent au compte-goutte, sans qu’on puisse savoir si c’est un chantage du Hamas, ou une réelle incapacité à les retrouver dans le champ de ruine de Gaza nord, réinvesti par 500 000 réfugiés remontés du sud. 2000 prisonniers palestiniens sont rentrés chez eux. Les secours alimentaires internationaux se mettent plus ou moins en place.

On dit que la paix tient, mais des bombardements continuent en dépit du cessez-le-feu.

Donald Trump claironne une victoire, « sa victoire », clamant toujours qu’il mérite le prix Nobel de la paix.

Relisant ma dernière chronique, je me reproche ma naïveté. Il a suffi d’une heure et demie de conversation téléphonique avec Poutine, pour que le président Trump rétrograde sur l’envoi de matériel militaire à l’Ukraine, pour qu’il demande à Zélenski et à son gouvernement d’accepter l’annexion du Dombas.

L’armement américain avec ses Tomawaks est le seul capable de protéger les frontières, capable avec ses lance-missiles de longue portée d’atteindre les usines à drones de la Russie, des drones par ailleurs éventuellement prêts à être lancés sur l’Europe. Il en rôde de plus en plus souvent autour de nos infrastructures. Totalement imprévisible et c’est sa force, Donald Trump peut encore changer d’avis, c’est ce que semble espérer le président ukrainien Zélenski. Une rencontre Trump et Poutine est prévue vendredi prochain.

Comme il est étrange de voir cet homme, à la carrure alourdie de vieux cow-boy, costume sombre et cravate de couleur pétante, pencher la tête, baisser les paupières, lâcher des énormités et terminer par une blague à l’image des westerns des années 60.

Je n’aime pas parler politique. C’est un langage que je ne comprends pas.

Dans nos démocraties, l’électoralisme a remplacé le service du peuple, un peu à l’image de la finance qui prend le dessus sur l’économie. Une sorte d’ésotérisme auquel on nous demande de participer, mais qui nous parait déconnecté de nos vies quotidiennes, un boulevard pour des protestations mal placées ! C’est la démocratie qui a mis au pouvoir l’extrême droite israélienne et Donald Trump.

En France, Sébastien Lecornu a été reconduit comme Premier ministre malgré sa démission. Il ne parvient toujours pas à trouver une majorité et à voter un budget qui traîne depuis on ne sait même plus quand. La note de fiabilité du remboursement de la dette a encore baissé, entraînant le ralentissement économique du pays avec ses conséquences sur les entreprises et les rentrées de l’État.

Sébastien Lecornu a été contraint de revenir sur la réforme des retraites, « ce qui revient à descendre les escaliers et à grimper par la façade », comme le disait Roselyne Bachelot. Personne ne veut céder par peur de perdre son électorat. L’État en déroute risquerait de n’être plus qu’un jouet désarticulé, bon à prendre par n’importe qui.

Gilles me dit que je suis pessimiste. Il est vrai qu’autour de nous, au quotidien, nous croisons beaucoup de bonnes volontés, d’esprit d’invention et d’entreprise. La génération montante a perdu en idéologie, en certitudes, mais a gagné en lucidité, en pragmatisme. Elle semble en même temps moins matérialiste et davantage impliquée dans la sauvegarde de la planète. Les jeunes que nous connaissons parlent peu politique, mais s’impliquent dans des projets et des réalisations riches d’avenir. L’argent, pour nécessaire, ne semble plus être leur premier objectif.

Encore un propos idéaliste ?