Retour à Tougin

Nous avons fui Paris, envahi de touristes, métros rares, autobus détournés.

Mais comme d’habitude, la transition est difficile.

Après l’agitation, le calme de Tougin est un soulagement, les baignades au lac dégourdissent des muscles contractés par les mille obligations citadines. Mais bien vite, le silence et la solitude relative du village laissent émerger des questions existentielles restées en suspens accompagnées d’une sorte de spleen.

Les heures laissées disponibles apparaissent interminables.

Comme chaque année, je sais pourtant qu’il suffit d’attendre.

Cette fois-ci, le changement de vie s’est assorti d’une forte chute des températures. La nuit est passée de 24° à 13° et la température du Léman pareil, de 24 à 13°. Il faut maintenant attendre qu’il se réchauffe. L’adaptation n’est pas facile, le vent s’est mis de la partie.

Je traîne les pieds à faire signe à nos amis d’ici. J’ai repris un peu de modelage, commencé un tigre, émaillé le hérisson et l’escargot, petits animaux secourables !

Il suffit d’attendre pour retomber sur ses pieds, mais pour moi qui vis surtout au présent, ça me semble une éternité.

Quelques mots entre Touginois m’ont chauffé le cœur.

Nous mettons en route la maison, chassons les araignées, nous défrichons le jardin, et je dors. Après la canicule de Paris, ce n’est pas du luxe.

La température doit remonter ces jours-ci. Comment les plantes supportent-elles les variations du climat actuel ?

La maison va se remplir à la fin de la semaine. J’espère d’ici là avoir retrouvé mon dynamisme. Chaque jour suffit son histoire…