
La semaine dernière a été marquée par une agitation exceptionnelle sur les bourses mondiales.
Donald Trump a décrété une montée spectaculaire des taxes douanières à l’arrivée des produits sur le sol U.S., 20 % pour l’Europe, 34 % sur les importations chinoises et pour toute la planète un minimum de 10 %.
La Chine a aussitôt répondu par un taux identique. Trump a surenchéri de 50 %, soit 104 %. Et le lundi, les bourses ont plongé.
Sous la pression de cette baisse, Trump a annoncé la suspension des taxes pour 90 jours, sauf pour la Chine dont les taxes sont encore montées à 145 %. La Chine a répliqué et porté son taux à 125 %, à partir du jeudi 10 avril. Depuis, en Chine, la plupart des conteneurs sont à quai. L’économie mondiale est déstabilisée, les producteurs tournent au ralenti.
Finalement, hier, Trump en a exempté la haute technologie, les ordinateurs, très dépendants du commerce international pour qutre vingt dix jours.
La bourse remonte aujourd’hui après cette dernière annonce. On en est là.
Stratégie ? Trump frappe très fort pour obtenir moins. En France, par négociation, on a fait descendre le taux de 20 à 10 %.
On imagine l’inflation qui va en découler, l’augmentation du prix des produits indispensables. Ce sont toujours les plus pauvres qui payent dans ces cas-là.
On a l’impression d’assister à un show télévisé. On dit que Donald Trump ne lit pas les notes que lui transmettent les spécialistes, il vit à l’intuition, la même que dans son émission de téléréalité The Apprentice, concours sans merci pour obtenir un job. Taper jusqu’à ce que l’autre cède. Pourtant, l’état de la planète n’a jamais été aussi fragile et difficile à appréhender.
Déjà, les électeurs de Trump commencent à réagir.
Le côté positif de cette guerre commerciale et des décisions absurdes de son promoteur est l’émergence d’une Europe plus indépendante de l’Amérique. Un vœu pieux ? Il y a si longtemps qu’on en parle.
Que nous réserve l’avenir ?
Hier, une émission sur Arte m’a intéressée, la Résistance au féminin pendant la guerre de 40, le destin de cinq résistantes durant la guerre de 40 dont Lucie Aubrac et Geneviève de Gaulle. Les femmes ont été les premières à refuser l’occupation nazie, les hommes étant absents, à entrer et même à inventer la résistance. Elles remplaçaient leurs maris dans les entreprises, dans les fermes. A la Libération, elles ont été renvoyées aux tâches subalternes, de nouveau dévalorisées.
Ah, le courage de Geneviève de Gaulle ! Sa déportation à Ravenbruck, son isolement et son retour à la vie. L’esprit d’initiative de Lucie Aubrac qui tire son mari des griffes de la Gestapo. Par la suite, dans leurs écrits, elles s’émerveillent de la solidarité qu’elles ont rencontrée, sans rancune. Comment ont-elles fait ? Le prix à payer fut énorme !
Après la guerre, Geneviève de Gaulle revoyant dans la misère des bidonvilles celle qu’elle-même et d’autres déportés ont vécue, s’est engagée dans le mouvement ATD (Aide à toute détresse) créé en 1956 par le père Joseph Vresinski. « Ce n’est pas tellement de nourriture, de vêtements qu’avaient besoin tous ces gens, mais de dignité, de ne plus dépendre du bon vouloir des autres. » Mon père recevait le bulletin de cet organisme. Ces témoignages sur l’inventivité et la solidarité régnant dans des lieux de grande pauvreté m’ont particulièrement marquée.
Aujourd’hui, tous ces efforts sont mis à mal par les normes brutales et cruelles des dirigeants des grandes puissances mondiales. On a oublié les leçons de la guerre.
Pourtant, dimanche, comme chaque année, le Marathon a traversé Paris, avec la même profusion d’énergie. Le printemps couvre de fleurs les squares et les pelouses de la ville.