Installation à Tougin. Chasser la poussière et les toiles d’araignée, débroussailler le jardin, dégager l’espace devant la porte, sortir la table et les chaises, arracher les mauvaises herbes du gravier, rabattre la vigne vierge, viendra un jour où nous ne pourrons plus.
Temps variable. Par deux fois, nous avons pu nager dans le Léman. La première fois, ce fut un délice dans une eau à 21°, nous avions retrouvé nos muscles et cette agréable souplesse d’après le bain. La deuxième fois, un violent orage ayant repoussé l’eau de surface vers le large, le lac était si froid que nous aurions pu couler et nous sommes vite retourné sur la terre ferme.
Nous avons dévalisé la bibliothèque de la ville. Gilles a pris Le Carnet d’or de Doris Lessing, moi, des nouvelles de Virginia Woolf, deux livres d’Andrée Chédid. Sans nous consulter, nous avons tous les deux pioché dans la littérature féminine.
Et les enfants sont arrivés, Ève, Emmanuel et Marius. Enfants ? Cinquante ans et plus, Marius 18 ans. Comme le temps a passé ! J’ai l’impression que c’était hier lorsqu’Ève jouait avec les enfants de l’impasse. Ils avaient imaginé un cirque, invité le village à leur spectacle sous les arbres du parc. Aujourd’hui, son fils Romain termine sa dernière année d’université, Noé attend ses résultats de concours d’entrée dans les écoles d’ingénieurs et Marius se repose avant d’entrer à l’université. C’est la vie ! dit la sagesse populaire.
Heureux de nous retrouver, nous avons parlé de tous et de chacun toute la soirée. Après une nuit reposante, ils sont montés au mont Mourex, une ultime colline au pied du Jura avant la plaine du Léman. Pas bien haute mais dont le sommet offre une vue époustouflante sur les crêtes du Jura et la chaîne des Alpes. Lieu immémorial, méditatif et druidique épargné par la foule et les touristes.
Ils ont fêté mon anniversaire. Avec un jour d’avance. Emmanuel avait un rendez-vous à Grenoble, le lendemain, il a pris le car à côté de chez nous puis le train à Bellegarde. Un trajet particulièrement romantique lorsqu’il longe le lac du Bourget et ses roselières en face de l’abbaye de Hautecombe
Un anniversaire qui comptera ! Marius a confectionné avec son père un gratin aux ravioles ainsi qu’un clafoutis aux abricots. Ils m’ont offert des livres dont ce fameux roman Le Barman du Ritz durant l’occupation allemande. De quoi lire pour un moment ! Il faudra pourtant que je retourne assez vite à la bibliothèque puisque Christophe m’a dit qu’il apporterait ses dernières poésies. Gilles m’a offert du parfum.
Oui, un bel anniversaire avec d’affectueux SMS. Le soir, ils sont montés au-dessus de Vesancy pour voir les feux d’artifice du 14 juillet au bord du lac, au pied du Salève et du Jura. Je ne les ai pas accompagnés, inquiéte de ne pas voir mes pieds et les bouses de vaches dans l’obscurité. Particularité locale : le 2 août, c’est la partie suisse qui s’illumine.
Je n’ai volontairement pas commencé par évoquer la politique française. La nouvelle gauche, majoritaire d’un chouïa de députés, ne parvient pas à se mettre d’accord sur le nom d’un premier ministre. C’est donc le précédent, Gabriel Attal, démis de ses fonctions, qui assure la continuité des institutions, tous projets stoppés. Difficile d’être optimiste. On dirait que les réseaux sociaux ont brouillé la survenue de personnes compétentes au profit de personnalités médiatiques éloignées des réalités. On verra comment la France va réagir et défendra la sagesse de son vote. Lu sur France info :
– On a sauvé leurs fesses, qu’ils se bougent !
L’ancien président des Etats-Unis, Donald Trump, candidat aux élections de novembre prochain, a échappé de justesse à un attentat. La balle lui a arraché un bout d’oreille.
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