La chaleur arrive. Les touristes sont revenus. Pas tout à fait les mêmes qu’avant la pandémie. Pas de Chinois. Interdiction pour eux de quitter le pays. Shanghaï et Pékin sont plus ou moins confinés en raison de la politique du Covid zéro. Pas de Russes à cause de la guerre en Ukraine. Beaucoup de familles, à croire que tous les enfants d’Europe sont en vacances, on entend surtout parler anglais, allemand, italien, espagnol.
Un tourisme sympathique, de bon aloi. Et cela fait plaisir de savoir que Paris reste synonyme d’un art de vivre. À les voir heureux, j’accepte mieux l’encombrement des trottoirs, leurs hésitations dans le métro.
Il faut profiter du recul de la pandémie, surtout quand les menaces de Poutine se font de plus en plus pressantes. Il aurait le doigt posé sur le bouton nucléaire. Il a annoncé cette semaine à notre président qu’il pouvait anéantir Paris ou Londres en deux minutes si nos pays continuaient à fournir des armes à l’Ukraine.
Les dernières évacuations de la zone portuaire de Marioupol ont été effectuées cette semaine. Il n’y reste plus que quelques centaines de soldats du régiment Azov, ces troupes, à l’origine paramilitaires, ayant commis des exactions, des tortures en 2014 dans le Donbass et qui ont servi de prétexte à la prétendue nazification de l’Ukraine et à son invasion par les troupes russes. La ville est détruite à cent pour cent.
Surprise ! Le défilé de la Victoire de 1945 sur la place Rouge n’a pas été trop provocant. On s’attendait à voir parader l’énorme avion destiné durant la guerre froide à embarquer le gouvernement soviétique. Poutine l’avait fait sortir de son hangar sous les caméras pour l’occasion. Il n’en fut rien. Aucun avion, un discours moins belliqueux que ces derniers mois, une couverture sur les genoux à la Roosevelt, que se passe-t-il ?
Alors que la guerre sévit en Ukraine, nous savourons le printemps ensoleillé, l’instant, le plaisir de pouvoir circuler librement.
Hier soir, une partie de notre petite troupe est restée jusqu’à minuit à travailler autour d’Émilie, devant une bière, à une terrasse de café de la place Saint-Michel. Il faisait bon.
Je savoure ici la liberté de vous raconter ce qui me passe par la tête et de taire ce que je désire garder secret. Je savoure la liberté de vous embrasser par écrit, quand bien même il est encore conseillé de garder les gestes barrières.
J’aime surtout penser à notre liberté d’aimer, cette aventure de tous les jours. notre bien le plus précieux. Chaque jour à remettre en chantier. Fragile.
Ne laissons pas se répandre les anathèmes, les mensonges, les inventions de complots et les idées toutes faites, ces ingrédients des pays totalitaires qui prolifèrent sur les réseaux sociaux.
— Bobards ! disait mon oncle Lafuma, qui en connaissait un rayon. Ils les avaient soigneusement découpés et collés dans des recueils durant la Deuxième Guerre mondiale. Je me demande d’ailleurs ce qu’ils sont devenus…
Nous avons eu le très grand plaisir de revoir Sally et Roger, nos amis de San Francisco. Cinquante années d’amitié partagée. Ils aiment tant la France qu’ils ont encore et après deux années d’absence trouvé le courage de supporter douze heures d’avion pour venir passer un mois à Saint Julien, leur cher village de Dordogne. Leurs enfants vont venir les y rejoindre. Nous nous reverrons à Paris à leur retour. Nous nous en réjouissons à l’avance.
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