Opération de la cataracte à l’hôpital Cochin. Après vous être douché la veille au coucher, redouché à la Bétadine au petit matin, entièrement revêtu de matière jetable, vous êtes transporté sur un brancard et vous vous retrouvez allongé sur la table d’opération, le crâne bloqué dans des sangles, le visage du chirurgien au-dessus de la tête. Soudain, la lumière vous éblouit et vous n’avez plus le choix : il faut faire confiance à l’équipe soignante. Une belle leçon de solidarité humaine !
Quel contraste avec la folie des derniers jours de Donald Trump à la Maison Blanche ! Il continue de nier sa défaite, pourtant homologuée par les pouvoirs locaux et fédéraux. Des appels à la sédition sur son compte Twitter ont lancé sur Washington des milliers d’illuminés décidés à empêcher l’enregistrement de la victoire de Joe Biden par le Congrès.
Une centaine d’entre eux a envahi le Capitole et saccagé les lieux. Il y a eu quatre morts avant le retour au calme par l’intervention de la police et de la garde nationale. Trump du bout des lèvres a fini par exhorter son camp à plus de modération. Il continue de distiller le chaud et le froid, obsédé par l’espoir de retourner la situation. L’Amérique, le pays le plus puissant du monde, n’est plus gouvernée. Certains hauts responsables cherchent à le destituer pour irresponsabilité. Durant la dizaine de jours qui reste avant l’investiture de Joe Biden, les USA sont dans un état d’extrême vulnérabilité, surtout en cas d’attaque terroriste intérieure ou extérieure. La question se pose de l’arme nucléaire dans les mains d’un fou. Trump a déjà fait savoir qu’il n’avait pas l’intention d’assister à l’investiture de son successeur laissant ainsi la porte ouverte à des violences, le 20 janvier.
Le plus ennuyeux dans l’affaire, c’est que la moitié des Républicains continuent de le soutenir en dépit des lois qu’il n’a cessé de bafouer durant son mandat. Il a pourri en profondeur la morale et la logique du pays. L’Amérique provinciale et rurale se sent déstabilisée, dévalorisée dans ses valeurs par l’importance accrue des métropoles, par la mondialisation et par le métissage de la population, Joe Biden parviendra-t-il à recoller les morceaux d’un pays gravement divisé ? On peut l’espérer, il en a l’intention, mais la tâche sera difficile.
Je vois beaucoup de points communs avec les gilets jaunes de chez nous. Mais aux États-Unis tout prend une dimension exceptionnelle.
Pendant ce temps, le variant du Coronavirus galope dans une Angleterre reconfinée, ainsi qu’aux USA. Chez nous, les gens de plus de 75 ans vont pouvoir se faire vacciner à partir du 18 janvier prochain. Nous sommes sous le régime d’un couvre-feu à 18 ou 20 heures selon les départements. Nous devrons conserver les gestes barrière, même après avoir été vaccinés, il reste trop d’inconnu sur l’efficacité du vaccin.
Mon frère Jean est décédé de la Covid en début de semaine. Personne n’a eu le droit de le voir, pas même ses enfants. Il est mort dans la solitude. Nous nous réunirons en petit comité après la cérémonie à l’église, avec masques et gestes barrière. Nous ne pourrons pas nous serrer dans les bras. Quelle tristesse !
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