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Rencontres de Coppet. Conférence de Marc Bonnant.

La vaste salle voûtée était archi pleine. Nous n’avions pas réservé, mais Martina nous a gentiment trouvé deux chaises.

Marc Bonnant, ténor du barreau de Genève, se sentait chez lui à Coppet dont il suit chacune des Rencontres, entouré ce soir-là d’amis dont une certaine Françoise Demole, plusieurs fois citée. Ce fut un festival !

La meilleure partie de sa conférence a concerné l’amour des mots, l’importance de la parole à chaque moment de l’existence. En ceci, il rendait hommage à madame de Staël (soit dit en passant une incorrigible bavarde selon Byron…)

Brillantissime, c’est peu dire ! Je me suis cru des années en arrière lorsque j’allais assister aux conférences du stage à Paris. Le plaisir des phrases bien balancées, de leur musicalité, des liaisons savoureuses, du rythme et de la chute.

Marc Bonnant nous a défendu tout et son contraire avec un brio époustouflant, des inflexions de séduction superlatives, des piques d’humour dévastatrices. Sur le ton de la provocation, il a battu en brèche les notions de liberté égalité fraternité en défendant une politique autoritaire, ouverte en priorité aux initiatives économiques et financières, favorisant l’élite agissante, réticente aux subventions de tous ordres. Par quel tour de passe-passe est-il parvenu à se prévaloir du « libéralisme » de madame de Staël ?

Egalement homme de théâtre, connaissant son public, il en jouait en virtuose. Des pirouettes pour atténuer des propos délibérément insupportables, exprimant sans retenue sa « haine du féminisme et du socialisme ». Des plaisanteries, « pour éviter que le public ne proteste et ne s’en aille ».

Bien obligé de reconnaître qu’il est de ceux qui osent dire certaines vérités, qui osent choquer. Est-ce pour autant qu’il évite le politiquement correct ? Pas si sûr ! Il nous a surtout servi ses dadas, il en conviendrait sans vergogne.

Plutôt qu’un grand méchant loup, bizarrement je trouve le personnage habile à se situer du côté des gagnants, des nantis. À se demander s’il lui arrive, dans son métier d’avocat de défendre la veuve et l’orphelin… Ce n’est peut-être pas sa spécialité.

Quoi qu’il en soit – et comment aurait-il pu en être autrement ? – la victoire est revenue à Germaine de Staël, à son amour de la vie et de la liberté.

Comme a dit Martina à la sortie « c’était chaud ! »