Nous avons attendu la vedette devant les terrasses clairsemées de Port-Grimaud, la foule s’étant concentrée à Saint-Tropez. Le soleil chassait peu à peu la fraîcheur de la nuit et cette journée d’automne s’annonçait magnifique.
Nous avons traversé dans la navette, puis nous sommes montés dans un bateau-promenade pour une croisière de deux heures commentée par les organisateurs de la régate.
C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés au milieu de la baie, les cheveux au vent, la peau au soleil, entourés d’une centaine de voiliers venus du monde entier. Le pilote se faufilait avec adresse entre les grands yachts qui hissaient les voiles avant le départ de la régate. Au micro, un jeune homme, de toute évidence un « voileux », nous salua avec une sorte de connivence qui nous mit aussitôt dans l’ambiance. Il nous les présenta un à un comme des seigneurs dont il aurait percé les secrets les plus intimes.
– Celui que vous voyez sur votre gauche a appartenu à John Kennedy. Celui-là sur votre droite au prince Régnier de Monaco. Celui-là dont la bôme dépasse de plus d’un mètre a été construit à la fin du XIXe siècle. La plupart proviennent des chantiers américains.
Comment ne pas utiliser de superlatifs pour décrire la beauté des coques effilées et puissantes, le satin des bois vernis, l’éclat des cuivres au soleil, la lumineuse harmonie des voiles superposées, la vivacité des focs alignés ? Il régnait sur les bateaux une sorte de gravité qui tenait de l’attente.
(à suivre)
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