
Quelle tristesse !
La mort, encore la mort !
Philippe, le frère de Gilles, nous apprend au téléphone la mort de leur fille Inès, 48 ans.
Elle était partie au Brésil avec son mari, Guillaume et leurs trois enfants de 15 à 20 ans, pour les vacances de février. Après le dîner, se sentant fatiguée, elle s’est allongée dans sa chambre pendant que dans l’autre pièce la famille regardait la télévision. Un des enfants est allé la voir. Comme elle ne bougeait pas, il est revenu vers son père, mais c’était trop tard. Les massages cardiaques n’ont rien pu faire.
Elle se portait bien, avait même eu un check up avant de partir. Il faisait très chaud, 42°. Ils venaient d’arriver. Les enfants sont retournés en France le lendemain et Guillaume est resté pour les démarches de rapatriement du corps, avant de les retrouver huit jours plus tard chez Philippe et Catherine à La Ferme où ils recevaient les enfants de Sybille.
Oh, Inès ! Je sens encore la chaleur de ton corps quand je t’ai serrée dans mes bras à la
galette partie du mois de janvier… Comme j’ai du mal à réaliser.
La série continue. Ce matin, Toni nous a téléphoné pour nous annoncer le décès de Marie-Rose à Barcelone. Une triste nouvelle, cependant dans la suite d’une vie qui s’achève. Elle s’est éteinte paisiblement dans son Ehpad, ne reconnaissant plus personne, pas même Toni. Énumérer les disparitions de ma génération devient une routine dans laquelle je dois bien m’inscrire, avec plus ou moins de tristesse pour ne pas dire de détresse et de douleur, en attendant la mienne.
Mais la mort d’Inès, cette mort brutale de jeune parent, est plus cruelle. Nous avons connu cela avec mon frère Patrice et nous savons combien la vie a du mal à repartir, les séquelles qu’elle laisse derrière elle, le courage nécessaire pour les enfants et les survivants. Je pense à Guillaume qui va devoir composer avec l’absence.
Terrible ! Ils ont la chance d’être croyants, ce qui pourra peut-être les
aider.
Hier, je suis allée prendre un café au soleil sur la terrasse de la Pointe Saint-Eustache devenue le Florida. J’avais besoin de soleil sur la peau. J’avais besoin de regarder les gens passer, les familles déambuler avec nonchalance. J’ai aimé les blagues des jeunes devant moi, le manège de la serveuse débordée par l’affluence, j’ai aimé voir les enfants courir, entendre le chanteur de rue et son jazz.
Demain, nous nous retrouverons à Meudon pour les obsèques.
Ève et Emmanuel viendront de Grenoble. Ils repartiront le soir même.
À bientôt.