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Julien, Thomas, Gaël.

Prigojine, chef des milices Wagner russes est mort dans l’explosion d’un jet privé entre Moscou et Saint-Pétersbourg ( missile ? ), plus que probablement assassiné par le président Poutine. On s’étonnait de le savoir encore  en vie après sa tentative de coup d’État. Nous occidentaux comprenons mal l’apathie du peuple russe devant les mensonges et les violations de paroles de son dirigeant. L’absence d’état de droit  ne les trouble pas, comme une fatalité qu’ils doivent accepter. Chaque habitant de cet immense pays gère sa tranquillité au jour le jour, indifférent au sort général, voué corps et âme au chef qui les aurait sortis du marasme après la chute du soviétisme et aurait réhabilité l’idée d’une Grande Russie.

Aux USA, c’est un peu la même chose. L’Amérique profonde s’apprête à réélire un président hâbleur et menteur, poursuivi par la justice, qui continue de nier la légitimité de son successeur. Une simple photo présentée comme anthropométrique de Trump, le visage mécontent, lui a valu 7 millions de dollars pour sa campagne électorale.

Par là-dessus, l’économie de la Chine stagne. 27% des jeunes au chômage. De là à les occuper par une guerre… Les frontières s’arment, Taïwan plus que jamais revendiqué par les nationalistes.

Cela ne nous a pas empêchés de passer quelques beaux jours avec Julien, Thomas et son ami Gaël. Pour eux, escalade, musée de Prangins, Les Charmettes à Chambéry avec leurs cousins.

– Madame de Warens a fait l’éducation de Jean- Jacques Rousseau. Il avait 16 ans, elle en avait 12 de plus, a dit Gaël en rigolant.

Retour à pied du mont Mourex, baignades avant que le temps ne se gâte (chute de 20°) et j’en passe…

Nous avons fêté le quatorzième anniversaire des deux garçons. Ah, les blagues de cet âge ! Leur dynamisme, leurs questions sur la vie, ce fut un festival. Ils ont fait la cuisine avec Julien : gratins, tiramisu, etc. On a terminé avec une raclette et une tarte aux pommes. Le soir : trivial poursuit, scrabble, poker, rami. Hier soir, ils ont regardé les Tontons flingueurs sur l’écran de leur ordinateur. Ils ont convenu que si le début traînait un peu, le vieux film tenait la route. On les a entendus rire pendant la fameuse scène de beuverie :

–  Vous avez beau dire, y’a pas seulement que d’la pomme, y a aut’chose… !

Je vous passe provisoirement les aventures épiques pour trouver les fuites d’eau qui trempaient le mur central de la maison, sondages, caméras, etc.

Ils sont repartis, lundi matin, gonflés à bloc pour la rentrée scolaire prochaine. Ils nous avaient rafraîchis la tête, dilaté la rate, changé les idées, ce fut des bons moments.

On en avait bien besoin ! Nous venions d’apprendre la mort d’Antoine Jeantet souvent évoqué dans ces lignes. Gilles l’a connu en prépa à l’école Sainte Geneviève à Versailles. Une amitié de soixante ans. Sa femme Noëlle est partie la première, il y a trois ans. Sans broncher, il s’était mis aux fourneaux et avait  poursuivi leurs dîners gastronomiques. Il continuait d’aller au théâtre trois fois par semaine comme auparavant et faisait encore de la varappe en solitaire à Fontainebleau. Un homme cultivé, un peu mélancolique, très énergique. Quatre enfants et d’innombrables petits-enfants.

Au printemps, il a senti quelque chose craquer dans sa poitrine. Le diagnostic fut rapide : lésion gravissime du cœur, opération indispensable, mais risquée. Il a traîné durant deux-trois mois, marchant avec peine. Après un dernier été avec ses enfants à Saint-Jean-de-Luz, il est mort samedi des suites de l’opération.

Nous partons pour les obsèques à Paris. Il sera enterré au cimetière des Batignolles à côté de Noëlle.