Il a fallu remettre la maison en route. Avant l’arrivée des enfants, nous avions surtout désherbé le jardin. Gilles a réparé le volet de la chambre au Jura, j’ai lavé les draps qui ont séché au soleil en un moins d’un quart d’heure. J’ai enfin pu dépoussiérer la maison qui n’avait pas été ouverte depuis six mois à cause du Covid. Jacqueline nous a offert des haricots beurre de son potager, un délice,  et j’ai arrosé les géraniums de l’autre Jacqueline.

J’ai couru après un tube de blanc titane zinc, ayant cru bon de ne pas emporter celui de Paris, jugé trop lourd pour notre transhumance par le train. J’ai bien failli ne pas en trouver, les magasins ne sont pas approvisionnés comme avant l’épidémie. Je me voyais mal aller chez Périer à Genève, de l’autre côté du pont du Mont Blanc célèbre pour ses embouteillages.

L’impasse s’est vidée, période de vacances pour les habitants d’ici.  Il n’a pas fait très beau et même un peu froid, mais nous étions trop occupés pour le regretter. D’ailleurs la nature souffre de sécheresse et de chaleur même si jusqu’à présent nous n’avons pas eu de canicule comme ces dernières années. J’en ai profité pour lire. Depuis deux jours le soleil est revenu, cependant aujourd’hui quelques nuages d’orage traînent sur le Jura.

Une anecdote. J’ai pris un roman à la bibliothèque : Charlotte de David Foenkinos. Cette histoire romancée d’une jeune peintre talentueuse morte à Auschwitz m’a beaucoup intéressée. J’ai trouvé sur Wikipédia des images de ses tableaux et des personnages qui l’ont entourée   Arrivée à plus de la moitié du livre, je me suis aperçue que je l’avais déjà lu, et que c’était moi qui l’avais offert à la bibliothèque de la ville en 2014. Un choc ! J’ai compris pourquoi j’écris désormais des notes sur mes lectures aussi souvent que je le peux et les relis de temps en temps. Mais durant les mois d’été à Tougin, je préfère les baignades dans le lac…

Sur les conseils de Julien, Gilles a renoncé à sa déclamation du chant III de l’Iliade au festival d’Argenton-sur-Creuse. Le danger de contamination leur a paru trop important : voitures remplies, repas pris en commun, risque de mauvais temps et donc de devoir se retrancher à l’intérieur. Les circonstances ne semblaient pas de nature à respecter les gestes barrières. Dommage ! Il se réjouissait, ayant appris des centaines de vers par cœur et répété en visioconférence avec Xiaoli et Yanis pendant le confinement. Philippe Brunet cherche donc un nouveau Nestor.

Dernière minute : la démission de Gilles a provoqué un réajustement des mesures de précautions pour le festival. Du coup, il se propose de revenir sur sa décision. Á suivre…