mdr-regate-blog-20161206Le vent de côté était favorable à un départ tranquille, sans changement de bord devant la ligne.
De catégorie en catégorie, on vit s’élancer les plus grands voiliers. Les équipages assis côte à côte, jambes pendantes à l’extérieur pour faire contrepoids comme des hirondelles sur leur fil. Il est vrai que le vent avait forci et que nous commencions à balancer sérieusement. Les bateaux ressemblaient maintenant à de grands fauves se ruant vers le large dans des gerbes d’embruns qui brillaient au soleil. Quand nous avons quitté le golfe, notre vedette s’est cabrée et nous avons essuyé un paquet de mer qui nous fit refluer, trempés vers l’arrière.
— Évitez de charger l’avant, nous conseilla le guide
Il nous montra la bouée du large que les premiers avaient déjà contournée et nous donna encore quelques leçons de stratégie, un voilier ayant essayé de déventer celui qui le précédait. Nous serions restés des heures à regarder, à l’écouter, à méditer devant les éléments, mais sans prévenir la vedette fit demi-tour. Il était temps de rentrer, le départ avait tardé, elle était attendue pour ses navettes habituelles. Le guide, de cette voix de navigateur un peu traînante, s’excusa du calme de la course.
— J’espère que cette ballade vous aura fait plaisir et que nous nous reverrons l’année prochaine.
Aux réactions de l’entourage, nous avons compris que la plupart des passagers avaient quelques liens avec la régate, certains y avaient autrefois participé et ce pèlerinage leur tenait à cœur. Ils seraient au rendez-vous !
La vedette nous a lâchés sur le quai de Saint-Tropez. Quand nous avons retraversé la baie vers Port Grimaud les voiliers n’étaient plus que des petites virgules au large. Nous avons trouvé un restaurant de plage et c’est au soleil que nous avons déjeuné en oubliant le temps moins clément de Paris.
Merci à toi Philippe pour cette belle journée !
Fin