Répétition, oh combien plus dramatique, de l’incendie de la semaine dernière. Rue de Trévise, non loin de là, une explosion due au gaz a fait quatre morts, dont deux pompiers, et des dizaines de blessés. Paris est à la peine !

Avis entendus sur les gilets jaunes :

A. farouchement pour ; budget mensuel vêtement et restaurant plus que conséquent, membre de l’élite intellectuelle parisienne et internationale.

Dîner avec nos amis C. :

Un ancien journaliste de Libération résolument pour ; il habite rue du Cherche-midi (le quartier le plus cher de Paris).

Sa femme, comédienne, une très belle femme par ailleurs, plus que pour, prête à faire tomber la tête de Macron et à la brandir au bout d’une pique.

N.. : « Macron ? Une tête de premier de la classe ! Pas de contact avec la réalité. »

Au café, avec D. et P. :

D, Corse pur jus : il estime qu’on est trop indulgent avec eux, beaucoup trop ! Il a ramassé dans le caniveau des Champs Élysées une bille d’acier manifestement lancée par une fronde.

P. : plutôt favorable, il admet leurs revendications, leurs difficultés à boucler les fins de mois. Il cherche cependant à éviter l’affrontement avec son ami.

D. se lève pour aller retrouver un neveu. P. et moi restons un moment à parler de la méditation qui accompagne notre travail de peintre.

En sortant du café, il lâche, tranquille :

— Ils font chier les gilets jaunes !

Comme il me voit sourire, il continue :

— Oui, c’est un vilain mot ! Mais tout de même…